FÉCAMP-FESTIF - La FÊTE DANS LA RUE
  Page créée le 17.07.2015  - modifiée le 16 février 2017

 
 

     Un peu en marge des habituels concours, cette manifestation était annoncée dans la presse, dès le 7 mai 1897 :
 

    Fécamp – l’Union départementale des sapeurs-pompiers de la Seine-inférieure tiendra ses assises annuelles dans notre ville le dimanche 18 juillet prochain. A cette occasion la ville de Fécamp organise un grand concours de manœuvres de pompes.

    Pour rehausser l’éclat de la fête, un festival-concours pour les sociétés musicales du département sera organisé le même jour ; le programme est en élaboration et sera adressé prochainement aux sociétés.  

          


    Journal de Rouen : 19 juillet 1897
 

   Fécamp, 18 juillet.

 

    Après le mauvais temps d’hier soir, qui a failli compromettre la soirée de la retraite aux flambeaux, on a été heureux ce matin, de voir le temps remis au beau à point pour favoriser nos fêtes : le grand concours de pompes et le festival musical.

Des salves d’artillerie ouvrent la journée. Le mouvement commence en ville vers dix heures du matin par l’arrivée des compagnies de pompiers et des sociétés musicales, qui se rendent les unes à la mairie où a lieu le concours de stratégie, les autres au concours d’exécution dans les différentes écoles de la ville.
 

     Les rues de Fécamp sont encore pavoisées et ont conservé leurs décorations du 14 juillet. Partout des mâts portant banderoles au nom des sociétés présentes ; d’autres banderoles souhaitent la bienvenue au jury, à M. le sous-préfet, aux invités, aux sapeurs-pompiers, etc. Les navires ont arboré leur grand pavois. De tous côtés la ville a un air de fête et une animation du meilleur effet.
 

     Le clou de la journée est le défilé de toutes les sociétés et dont le départ a lieu route de Rouen. Vers cette partie de la ville se porte une foule considérable qui va acclamer, malgré un léger retard dans le départ, la tenue martiale des pompiers et des musiciens. En tête marche le cercle de St-Hubert de Rouen ; les membres de cette société de trompes de chasse, sont à cheval et très remarqué par leur bonne tenue, les joyeuses fanfares qu’ils sonnent font la joie de la foule. Place Thiers, au moment du passage devant le jury, le coup d’œil est superbe. Le soleil fait miroiter casques et instruments. Les sociétés sont nombreuses, et chacune est acclamée. Après avoir parcouru les principales rues de la ville, le cortège se disloque. Les sociétés de musique se rendent sur les différentes places de la ville où leurs concerts donnent un véritable régal à notre population fécampoise. L’union symphonique havraise, qui donnait un concert au profit des pauvres, a remporté un véritable succès.
 

     Mais où les spectateurs se portent de préférence, c’est place de l’Hôtel-de-Ville, où a lieu le concours de manœuvre de pompes. Les exercices sont exécutés sur un échafaudage dressé sur cette place et figurant une habitation ; les manœuvres sont on ne peut plus intéressantes. Après le concours, l’assemblée générale des membres de l’Union départementale des sapeurs-pompiers se réunit à la mairie où communication est donnée par les secrétaires et trésoriers des travaux de l’année.
 

     Puis, musiques en tête, le jury et tous les officiers de pompiers se dirigent sur la place Thiers, où doit avoir lieu la distribution des récompenses. La place est littéralement bondée de monde, et c’est avec peine que M. Janvier, directeur des “Enfants de Fécamp” rassemblent les musiques qui exécutent sous son commandement un pas redoublé et laMarseillaise ; ils sont couverts d’applaudissements. Après quelques paroles de M. Cathala, sous-préfet du Havre, félicitant les organisateurs du concours et en particulier M. le secrétaire général de Chanteloup, la distribution des prix commence.
 

     M. Robert Lefebvre, capitaine-commandant de la compagnie de Rouen, président de l’Association départementale, remet à M. le capitaine Lecourt de la compagnie de Fécamp, une palme en vermeil pour la belle tenue de sa compagnie, et l’excellente organisation du concours. Nous nous bornons à cette contestation, car il y a longtemps que l’éloge du capitane Lecourt n’est plus à faire ; il est au premier rang de ces hommes expérimentés et énergiques qui sont l’honneur de sapeurs-pompiers de la Seine-inférieure.

      La distribution des récompenses a été suivie d’un banquet dans la grande salle de l’Hôtel-de-Ville, banquet offert aux autorités et aux membres des jurys sous la présidence de M. le sous-préfet du Havre.

 

     M. Cathala avec à ses côtés M. Le Borgne, maire de Fécamp, M. Ernest Delaunay, député, les présidents du concours, MM. S. Lefebvre, Maurice Renault et J. Lethuillier ; M. Robert Lefebvre, M. Lecourt, M. de Chanteloup, et toutes les notabilités.
 

    La ville de Fécamp a fait grandement les choses, la réception splendide qu’elle a offerte à ses hôtes en témoigne ; et il n’y a qu’une voix dans toute la population pour applaudir à l’éclat de cette fête, qui complétée par des illuminations multiples, laissera de longs souvenirs.
 

     Un dernier mot sur la retraite aux flambeaux d’hier soir ; elle a été très réussie. Toutes les sociétés de la ville y ont pris part ; citons entre autres les Enfants de Fécamp, la gymnastique, les douaniers, l’harmonie de la Bénédictine, le Veloce-Club fécampois, groupe très original, grâce à la pittoresque décoration des “bécanes” ornées de fleurs, panachées de flambeaux ou surmontées de légères constructions, telles que pagodes, animaux fantastiques, etc. C’était un magnifique prélude de fête.