FÉCAMP-FESTIF - La FÊTE DANS LA RUE
 
Dernière mise à jour le 15 février 2017
 


      Journal de Rouen 21 juin 1869

      La ville de Fécamp avait pris hier un air de fête que l’inclémence du temps est venu malheureusement assombrir au début.

     Au départ du train, qui a quitté Rouen à sept heures du matin, il pleuvait comme au mois de novembre, et la température correspondait on ne peut mieux à ces désespérantes menaces atmosphériques. Mais en arrivant à la station de Beuzeville, on a vu avec bonheur le temps se rasséréner peu à peu.

Malgré l’étendue considérable de ce train, on n'a pas eu, en arrivant à Beuzeville, à prononcer la phrase sacramentelle “Voyageurs pour Fécamp, changez de voiture.” Tout le monde allait à Fécamp.

     À l’arrivée du train à Fécamp, à dix heures et demie, les abords de la gare présentaient l’aspect le plus animé, la population s’y était portée en masse. Plusieurs sociétés musicales s’y trouvaient également pour fêter les sociétés venues de Rouen et des environs, lesquelles avaient voyagé en exécutant des morceaux de leur répertoire.

     Fécamp était tout pavoisé, tout resplendissant d’animation ; il y avait sur la place de la mairie une affluence des plus nombreuses.
     On attendait avec impatience la réunion des sociétés, au nombre de près de quatre-vingts, venues pour prendre part au grand concours musical, objet de la fête. A onze heures et demie, cette réunion étant complète, les fonctionnaires, qui s’étaient réunis à la mairie, et parmi lesquels se trouvait M. Corneille, remplissant les fonctions de maire intérimaire, les adjoints, les membres du conseil municipal de Fécamp et le juge de paix, ont été conduits sous l’escorte de la compagnie des pompiers, sur une estrade dressée à quelques pas de là, où il ont assisté au défilé général des sociétés orphéoniques qui se sont ensuite rendues dans les divers endroits qui leur avaient été assignés pour leurs exercices.

      Ce concours, auxquels assistait une foule considérable, ont souvent excité les témoignages de la plus vive satisfaction. A quatre heures et demie, tout était terminé, et chaque société reprenait le chemin de son logement, ou plutôt de son bivouac, car quelques-unes avaient réellement bivouaqué, tant était grand le nombre des exécutants.

      Les endroits où les concours ont eu lieu avaient été ornés avec beaucoup de goût. Partout l’affluence des auditeurs était telle qu’on y pouvait à peine pénétrer. L’estrade sur laquelle les membres des divers jurys et les autorités se sont réunis pour la distribution des récompenses se faisait remarquer par son ornementation composée de verdure et de draperies.

     À la suite des concours, l’animation a continué d’être très grande dans toutes les parties de la ville où les hôtels et les restaurants étaient pleins de consommateurs. Des chants joyeux se faisaient entendre de toutes parts. La distribution des prix a eu lieu au bruit des acclamations. Un banquet par souscription et des illuminations ont terminés cette jolie fête.

     Au nombre des lauréats du concours orphéonique de Fécamp, se trouve la Lyre Rouennaise, de création toute récente, sous la direction de M. Séguin, qui concourant pour la première fois a remporté le 2ème prix de la 3ème division, à l’unanimité, avec les deux chœurs suivants : Les Gardes-Chasse, du Songe d’une nuit d’été, d’Amboise Thomas ; La prairie, de Camille
 
Journal de Rouen 20 juin 1869 - Archives départementales de Seine-Maritime - cote : JPL 3_157

RETOUR