FÉCAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS
Dernière mise à jour : 30 novembre 2019

 

     1911 La Normandie va commémorer le millième anniversaire de sa fondation. La Région, et plus particulièrement la ville de Rouen, se devaient de rappeler le traité signé, entre Charles III le Simple et Rollon à Saint-Clair-sur-Epte le 11 juillet 911.
       L
e 19 novembre 1909, la Capitale normande prenait la décision d’organiser cet anniversaire en juin 1911.

     Promesse tenue, pendant toute une semaine, du 3 au 11 juin 1911, un congrès va se tenir, dans la grande salle de l’Hôtel-de-Ville, pendant que l’archevêché recevait une exposition d’Horticulture. Une délégation de Norvégiens, et ses chanteurs vont tenir la “vedette”.
    Le congrès sera entrecoupé, par des visites, et des rencontres sportives. Un grand cortège historique de 15 chars allégoriques, accompagnés par 1 200 personnages, cloturera  ces Fêtes le dimanche 11 juin. Deux semaines plus tard c’est Armand Fallières, Président de la République, qui pendant 3 jours du 23 au 25 juin, viendra à son tour honorer ce souvenir.


     Ce fut une fête pour tous les normands ; la Ville de Paris, elle-même, réunissait le 10 juin, les 18 associations de Normands et les 400 membres, qu’elles comptaient, elles se complétaient avec les délégations Normandes, venues d’Angleterre, du Canada, du Danemark, d’Islande, d’Italie et de Norvège.

 

     Fécamp, qui avait vu naître deux Ducs de Normandie, ne voulut pas “être en reste” ; c'est la Société Commerciale des fêtes, qui avait pour Président : Julien Jouette, et comme Secrétaire, Fernand Selle qui va organiser le souvenir de l'événement, en l'associant aux cérémonies du 14 juillet, à quelques jours près de sa date anniversaire. 

   Le programme, est bien entendu différent, du très officiel programme Rouennais ! S’il choisit comme sa “Capitale” une Exposition d’Horticulture, le congrès, devient.... une assemblée normande, tenue dans le cadre d'une Kermesse, où l’humour et la détente vont dominer. Un  Grand Festival de Musiques va venir compléter ces divertissements, où curieusement, il n'est pas fait mention de l'anniversaire de la fondation de la Normandie.


 

13 au 17 juillet 1911 - Fêtes du millénaire normand.
Organisées par la Société Commerciale des Fêtes

EXPOSITION D’HORTICULTURE
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Assemblée Normande sur la place de l’Hôtel-de-Ville, Nombreuses attractions :
Concert Normand –  La Chaumère de la Gaieté -Cirque - Cinématographe – Musée des Incohérents 
Fantoches - Tir – Comptoir de vente.
Exposition d’œuvres d’Art et Industrielles, ouverte aux artisans de toutes sortes.

 

     Les Fêtes fécampoises du Millénaire, commencèrent le jeudi 13 au soir, avec l'ouverture de l'Assemblée Normande qui remportât un éclatant succès. Une foule nombreuse envahissait littéralement, la place de l’Hôtel-de-Ville, où étaient réunies les multiples attractions.
    Les fêtes se poursuivant jusqu’au lundi, il y avait lieu d’espérer à en juger par les débuts qu’elles seraient très fréquentées. L’exposition d’horticulture, organisée à l’occasion des fêtes du millénaire, avait été inaugurée le matin, dans le jardin de l’Hôtel-de-Ville.

     À dix heures, M. Duglé, maire de Fécamp, avait reçu à dans les salons de l’Hôtel-de-Ville les membres du jury. Des discours avaient été prononcés par MM. Duglé, Rousselin et Mail, avant que les opérations du jury aient lieu.
     L’après-midi, à trois heures, l’exposition d’horticulture était inaugurée solennellement et ouverte au public, Ou une foule nombreuse s’est empressée de venir admirer, les superbes fleurs exposées.
     À six heures et demie, un banquet officiel présidé par M. Duglé, maire de Fécamp, réunissait dans les salles du Casino, outre les membres du jury, le comité des fêtes du millénaire et les exposants.
      À l’issue du banquet, des discours très applaudis ont été prononcés par MM. Duglé, Rousselin, Jouette et Mail.

     Le dimanche 16, quatrième journée des fêtes du millénaire, l’assemblée normande a été envahie par une foule nombreuse venue tant de Fécamp que des environs. Le temps superbe a favorisé ce jour de fête, qui a obtenu un succès éclatant. Le grand festival de musique réunissait la Fanfare municipale, l’Harmonie de la Bénédictine, l’Harmonie municipale d’Yvetot, la Fraternelle de Doudeville, la fanfare de Gonneville-la-Mallet, la Fanfare d’Ourville, la Fanfare libre de Caudebec-en-Caux, la Fanfare de Criquetot l’Esneval, la Fanfare de l’Union libre de Montivilliers, les Trompettes de Fécamp.
     À onze heures, des concerts ont été donnés sur les principales places de la ville par les sociétés présentes, prestations qui ont été fort applaudies. L’après-midi, les sociétés ont défilé à travers les rues de la ville.

     A deux heures au Casino, eu lieu la distribution solennelle des récompenses de l'exposition d’Horticulture. Le défilé des fanfares s’est ensuite remis en marche et avant la dislocation, un morceau d’ensemble a été exécuté sous la direction de M. Louis, chef de la musique municipale de Fécamp. Le public a chaleureusement acclamé les musiciens, qui ont ensuite joué la Marseillaise.

     Le soir, dans l’enceinte de la kermesse où le flot des curieux n’avait cessé de se déverser, un concert fut donné par la Musique municipale, sous la direction de M. Louis.

      Le bilan de cette fête, qu’on en juge était des plus satisfaisants :
      Le Cirque, durant cette semaine avait donné deux représentations, particulièrement goûtées par le public et applaudies.
      Le Cinématographe de la Société des Fêtes populaires de Fécamp avait fait découvrir aux spectateurs émerveillés des vues du plus haut intérêt
      Le Musée artistique, le Cabaret normand, reçurent également un grand nombre de visiteurs.
     La Chaumière de la Gaieté, où M. Nicole et ses amis avaient déployé tant de bon goût, où le moulin tournait, comme le Moulin Rouge de Paris ; déployant ses ailes, avec des ampoules électriques, qui lui donnait un aspect féérique, avait obtenut un grand succès.
    Pendant que le Cabanon des Incohérents, attirait de très nombreux curieux ; c’était très drôle, après avoir pénétré dans ce gouffre béant, que de contempler des petits tableaux, pleins de sel et d’esprit, égayés par les crayons de Burel, Crevel, Gontier, Laperdrix, Letendre, Simonin, Caniel et Hinfray.  
Tout était changé, le paillasson, se trouvait au plafond. On entrait par la sortie dont l’accès était gratuit, et on sortait par l’entrée qui, elle était payante.

      Par ailleurs, de gracieuses jeunes filles, habillées en Normandes et vendant des fleurs, furent très heureuses d’avoir réalisé de bonnes recettes.

 

    Sources : FÉCAMP autour des années 1920 - Max Lemaître pages 139 et 140 - L. Durand et fils éditeurs 1988

              Journal de Rouen des 16 et 18 juillet 1911 - Archives départementales de Seine-Maritime - cote JPL 3_241

 
Quelques photos-souvenir de Louis Jourdain
 


 
                                                                                                                                                                                                                                           

 

  • jean-claude Dupré dit :
    17 2017

    3/5
    admiratif par tous ces renseignements merci