FÉCAMP-FESTIF - La fête en salle
Page créée le 12 janvier 2017 - mise à jour le 01.02.2018
       Journal de Fécamp - novembre 1910  

      C’est une mission agréable, puisqu’en toute conscience je crois n’avoir que des éloges à décerner. L’interprétation fut, en effet excellente et elle sera parfaite, lorsque cette cohésion, si nécessaire dans une revue, sera établie entre tous les éléments de la troupe.

     Je ne vous le cacherai pas, c’est avec un vif plaisir que le public fécampois a revu Mlles Lechevallier et Jane Sylvia, qu’accompagne cette année Mme Larose. Il m’est impossible de suivre les aimables artistes dans leur rôle respectif, mais laissez-moi vous dire la satisfaction que nous avons éprouvé à les entendre. Bonnes chanteuses et comédiennes expertes, furent applaudies et ce fut toute justice. Mlle Lechevallier surtout fut une gracieuse commère, donnant à son rôle de Miss Daisy un cachet britannique tout à fait original et charmant.

       Je vous ai dit que M. Adrien Constantin avait eu une excellente idée en introduisant dans sa revue les chœurs des P’tites Bobonnes et des fleurs de l’Olympe ; il eut une idée non moins bonne en confiant ces rôles à de charmantes interprètes, servies non seulement par une voix agréable, mais aussi par une joliesse encore rehaussée sous les délicieux qu’elles portaient. Et je crois traduire l’impression générale en avançant que Mlles Germaine et Marthe Favro, Irène Levasseur, Germaine Daussy, Augustine Lambert et Célestine Allain seront l’un des éléments principaux du succès de la revue.
 

      Du côté des hommes, mêmes éloge. M.R. Lanctuit, notre basse chantante que nous avons été heureux de revoir, MM. Severin Lair, Gaston Féron, Henri Saunier, Tronel et Cheron sont des auxiliaires précieux pour un revuiste. Ils le prouvèrent en s‘acquittant avec talent de leur rôles, mais je tiens à mettre hors-pair Ali-Baba, Théodore Pitou et Carnaval. C’est un succès de plus à enregistrer à leur actif pour la façon dont-ils ont compris et rendu les idées de l’auteur.

        Et puis félicitons également les rôles de second plan qui complétaient - pardon pour le cliché, mais il est si commode - un excellent ensemble : MM. René Richer, Lucien Pallier, René Lanctuit, Gillet fils, L. Delaune et M. Debris, sans oublier un modeste, mais indispensable collaborateur, le souffleur, l’ami Gillet toujours dévoué.
 

       Le concert des éloges n’est pas encore terminé. Je devrais vous dire ici avec quel soin  As-tu vu la Comète? a été montée par la Symphonie Amicale, grâce à la bonne entente et à l’étroite collaboration des membres de son bureau : MM. Louis Solsou, président, M. Renault, Démongé, E. Rousseau, Lebon, S. Lair, Peiger, H. Grugeon, etc, mais mieux que moi vous les connaissez et vous avez pu les apprécier. Je ne résisterai donc pas plus longuement et je passerai de suite à l’orchestre, placé sous la direction de M. F. Moreau, officier d’Académie. Ai-je vraiment besoin de vous raconter cet orchestre, non, n’est-ce pas, et vous n’ignorez pas que sous la direction de M. Moreau, qui avait consenti à orchestrer la partition, il fit honneur à sa réputation. L’orchestre de la Symphonie peut revendiquer sa grande part des applaudissements qui ont accueilli auteur et interprètes ainsi que l’habile décorateur, M. Grugeon, et le costumier, M. Gaillot de Rouen. . .   Mais mon amie l’ouvreuse se réserve de vous parler plus longuement de ceux-ci et me demande de lui laisser la plume. Volontiers d’autant plus qu’il me reste plus qu’un souhait à formuler : celui de voir As-tu vu la Comète ? longtemps applaudie. Et certainement ce souhait deviendra une réalisation. 

Ch. Duboc    
 

     Ce qu’il me répondit : « Ah ! La barbe la vieille ! » Cette fois -ci, il n’y avait pas de doute, je ne dormais pas . . . J’adressai à mon élégant jeune homme un nouveau sourire, et pour lui faire voir que je ne lui tenais pas rancune de son épithète aimable, je l’embrassai, au grand scandale de mes voisins . . . Mais le rideau se baissait, on acclamait l’auteur, je joignis mes applaudissements à ceux du public et je sortis, en pensant à la Revue et aussi à mon élégant jeune homme si poli . . .  Ils sont si rares à Fécamp les jeunes hommes polis, aussi rares que les bonnes soirées de Théâtre. - Pas les soirées de la Symphonie en tous cas !. .  - J’allais vous le dire Madame, j’allais vous le dire.

L’Ouvreuse 
  
 

      À l’issue de la répétition générale, samedi soir, une réunion intime s’était tenue entre les membres de la Symphonie Amicale, l’auteur et les interprètes de la revue et les représentants de la presse locale. M. Louis Solsou, l’aimable président, en termes très applaudis, avait levé son verre aux interprètes et à l’auteur de la nouvelle revue, à tous ses collaborateurs et à la presse.

       Au nom de ses confrères, notre collaborateur Ch. Duboc avait remercié M. Solsou et avait bu au succès de l’œuvre de M. Adrien Constantin, As-tu vu la Comète ? Souhaitons une brillante carrière à cette revue ! . . .