FÉCAMP-FESTIF - LA FÊTE EN SALLE
Page créée le 24 février 2017

 

AUTOUR DE FECAMP - TROTTE ! . . . .
 

     Les premiers COMMENTAIRES :
 

      Une revue locale, en nos petites villes est chose périlleuse, en raison des susceptibilités, parfois chatouilleuses, à l’excès, qu’il convient de ménager. L’auteur de Fécamp Trotte a su le faire ; il se cantonne dans les généralités, il évite les événements actuels, il loue beaucoup plus qu’il ne blague ; et si la revue y perd en intérêt, elle y gagne en charme.
 

     C’est une revue de famille. Elle est traitée avec esprit, et le début en est ingénieux. “BOIS ROSE”, qui est réveillé par “CARNAVAL”, après trois cents ans de sommeil au trou-au-chien, est descendu à l’Hôtel des Bains. Qui le guidera dans la ville qu’il ne reconnait plus ? Ce sera l’Etoile de Fécamp ; et la revue est amorcée. Ce n’est plus qu’un jeu de faire défiler les industries locales et les monuments, avec accompagnement d’orchestre. Les textes des airs sont pour certains sur des musiques de l’auteur, où sur des musiques “empruntées” au grand répertoire, tous prétextes à divertir avec l’actualité.

La revue comporte un prologue, elle gagnerait à n’en pas avoir, car ce hors d’œuvre, elle gagnerait à n’en pas avoir, car ce hors d’œuvre ne s’explique guère ; la paysannerie qu’il expose trouverait bien sa place dans le corps d’un acte, et tout serait pour le mieux.
 

     Tour à tour défilent : le vieux phare “éteint”, la Pêche, grande et petite, la pompe à vapeur, le Casino, la musique municipale, La Bénédictine, le Kina-Varech, le Football, l’Union de Tir, la Territoriale, la Cie de l’Ouest, l’Etat, etc., etc. et ce sont autant de prétextes à un débordement d’esprit qui pétille, qui fuse, qui éclate, déridant les plus moroses et réjouissant les plus neurasthéniques. Saurait-on trouver plus désopilant, par exemple – nous les citons entre mille autres – que cette complainte du bureau de poste ou la chanson “des commerçants” farcie de calembours et d’à peu-près fort bien trouvés – c’est de l’esprit et du meilleur.
 

      La salle – une salle comble où les places, comme dit l’autre, étaient chères – a fait fête à cette revue fort bien jouée par nos amateurs fécampois. On leur avait adjoint des étoiles ; elles méritent les meilleurs éloges : Melle Lechevallier fut une commère charmante et jolie ; Melle Sylvia joua en gamine et chanta en primadonna ; Melle Belley fut exquise. Bois-Rosé, c’était Raymond Lanctuit, fort bien à l’aise dans ce double rôle de seigneur et de galant. Ses camarades s’employèrent de leur mieux et non sans talent ; citons-les aussi à l’ordre du jour : Séverin Lair, le roi des comiques ; Gaston Feron, un réaliste (Oh ! ce Carnaval !) ; Henri Saunier impeccable en “disant” fort bien ; Lucien Tronel, comédien averti ; M. Cheron, très drôle, Poret et E. Lair fort appréciés.  Des silhouettes locales animèrent le plateau et firent honneur à la fois à l’observation de nos jeunes artistes et au crayon de Gallot, le maître grime.
 

      La Symphonie a droit, elle aussi à des lauriers. Bien conduite par M. Moreau – qui avait orchestré la partition – elle a fait preuve, comme toujours, d’homogénéité, de justesse et de science.
 

     Et n’oublions pas ni le metteur en scène, Séverin Lair ; ni l’excellent souffleur ; l’ami Gillet ; ni l’aimable et fécond décorateur Grugeon dont on a applaudi les toiles ; Bois du Val-aux-Clercs et la Digue ; ni M. René Legros dont on apprécie les projections. Une apothéose finale a permis d’ailleurs, d’associer dans une même salve de bravos les artistes, la Symphonie et la société Bois-Rosé qui n’a pas marchandé son concours.

L’auteur de Fécamp Trotte doit être un homme heureux ; il peut marquer sa journée d’un caillou blanc.

Guy de Lourcade
 

      C’est donc un succès immédiat. A la demande du public on organise de nombreuses reprises, cette revue est restée, du moins par son titre dans la mémoire de nombreux, de très nombreux fécampois. Nul doute, notre auteur a compris que c’est en “collant à l’actualité” locale par des textes, quelque fois un peu grivois, mais sur des musiques à la mode, qui sont agréables au public populaire, il sait railler sans choquer.
 

     L’auteur ?...  son nom ne sera dévoilé qu'un peu plus tard : Ce membre de la Symphonie qui  tient une partie de violon, n’est autre qu’Adrien Constantin.
 

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