FÉCAMP-FESTIF La Saison du Casino
Image extraite de l'affiche : Bains de mer de Fécamp de Charles Levy - Gallica site de la B.N.F.
 Page créée le 27 septembre 2016 - modifiée le 01.02.2018

    Paru dans La Normandie-Artiste des 6 juillet et 3 août 1890. 

    
       Nous lisons dans la Saison mondaine, sous le titre “Fécamp” :

 

     “Bien qu’il soit évident, qu’une saison balnéaire où thermale, avec tous les éléments qu’elle comporte : casino, cercle etc. soit naturellement créée en vue d’attirer les baigneurs étrangers, il est incontestable que les habitants de la localité ont de leur côté des droits à bénéficier, eux aussi, des avantages de tous genres réunis par la direction de l’établissement.

      “Or cette année à Fécamp, un vote du Conseil Municipal a doublé le prix de l’ “abonnement” au Casino pour ses concitoyens  (10 francs au lieu de 5). D’où protestation de la plupart de ces derniers qui ne parleraient moins que d’ourdir une conspiration … de Casino.

      “Nous n’avons pas, ici, à prendre parti pour l’un ou l’autre des deux camps ; tout au plus, constaterons-nous ce fait qui aurait pour origine, dit-on, une mesquine querelle politique entre les représentants des deux opinions qui partagent Fécamp et souhaiterons-nous qu’il n’en rejaillisse aucun détriment sur le sympathique directeur artistique qui a fait ses preuves à Amiens, et qui, nous en sommes sûrs prouvera une fois de plus que la bonne musique adoucit les mœurs et apaise les querelles.”
 

       La Saison mondaine commet une erreur de chiffres en écrivant que le prix de l’abonnement est de 10 francs au lieu de 5. Ce dont se plaignent les abonnés de la ville, c’est que le tarif ait été élevé de moitié (et non doublé) : de 20 francs, il monte à 30.
       Comme notre confrère, nous ne prenons parti pour personnes ; l’expérience seule nous dira si le nouveau régime d’abonnement est contraire aux intérêts de notre établissement estival.

       Quant à dire qu’il y a, sous cette querelle, un ferment politique, nous sommes persuadés que non. Nous ne voyons là qu’une querelle de “bourse”… que nous l’espérons avec notre confrère, s’apaisera vite, lorsque les mécontents (à tort ou à raison) s’apercevront malgré tout que M. d’Albert leur en donne réellement “pour leur argent”.

        Si d’ailleurs nous avions un bon conseil à leur donner, ce serait de ne pas trop temporiser, car nous savons de bonne source qu’il y a déjà beaucoup d’abonnements nouveaux et que d’anciens abonnés, arrivés trop tard, ont trouvé leurs places de prédilection prises par les nouveaux venus. Discutez, c’est bien, c’est votre droit, mais retenez toujours vos places !

Carolus d’Harrans dans La Normandie-Artiste du 6 juillet 1890

 

      La situation se clarifie avec le temps, nous lisons, toujours dans La Normandie-Artiste : Ce que nous prédisions le mois dernier au sujet des abonnements du Casino se réalise : après avoir crié plus ou moins fort, et avec plus ou moins de raison, contre l’enchérissement du tarif, on a fini par se laisser persuader que le plus sage parti était en somme de s’y résigner ; les demandes d’abonnement arrivent en masse à la direction, plus nombreuses qu’elles n’ont jamais été.

 

Carolus d’Harrans dans La Normandie-Artiste du 3 août 1890