FÉCAMP-FESTIF La Saison du Casino

 
Image extraite de l'affiche : Bains de mer de Fécamp de Charles Levy - Gallica site de la B.N.F.
 Page créée le 27 septembre 2016
     4. Les Commentaires

     Hyacinthe d’Albert, le nouveau directeur, métamorphose la saison théâtrale, il donne une plus grande part aux comédies ; il fait appel à des Troupes en tournée. L'Orchestre du Casino assure les accompagnements, les intermèdes et les “Grands Bals”. Le budget est revu à la hausse ce qui se traduit, entre autres, par une augmentation du prix des abonnements !

     Cette décision a certainement eu une répercussion sur l’ouverture de la saison, le 15 juillet, avec la programmation des Surprises du Divorce comédie de MM. Buisson et Mars. Le chroniqueur de La Normandie-Artiste dans son compte-rendu, y trouve une autre cause :

“Il faut attribuer sans doute à la lassitude résultant de deux journées de fête précédentes, le peu d’affluence à cette représentation d’ouverture : à peine une demi-chambrée….. le lever de rideau annoncé pour 8 heures ½ précises, n’a eu lieu que quelques instants avant 9 heures…. Mais je me fais l’interprète absolument exact, du public de mardi en disant que pas un des spectateurs présents n’a regretté sa soirée.”

Divorçons, la comédie en 3 actes de MM. Victorien Sardou et Najac, attire plus de public le jeudi 17.

      Et le lendemain vendredi, c'est un spectacle d’un tout autre genre, présenté par la “Tournée Segond-Weber” qui appelait le public au Casino. Mais le temps peu favorable d’abord, l’élévation exagérée du prix des places (diminué trop tard !) ensuite, et la fatigue de la veille ont enfin, été les causes différentes du peu d’affluence à cette soirée, pourtant attrayante !”

     “Les programmes des journées qui suivent, ont fait passer au public (combien peu nombreux encore !)  deux bonnes heures de gaieté. Mais le premier bal à grand orchestre du samedi, dans la Salle des fêtes, n’a pas eu lieu faute de danseurs et de danseuses.

En somme, voilà une semaine dont il ne reste qu’un regret, voir le public fécampois se faire encore tant “tirer l’oreille” pour aller chercher son plaisir où il se trouve.”
 

        Il faut attendre le début du mois d’août pour trouver… enfin, une critique favorable !


     “Le Maître de Forges deux fois, jeudi 24 juillet et dimanche 27 ; dans l’intervalle, la représentation de M. Pierre Berton et sa troupe ; mardi 29 la deuxième de Divorçons, et, enfin hier Les Boulinard : comme vous le voyez, on n’a pas eu le temps de s’ennuyer toute cette semaine au Casino de Fécamp. Joignez-y les concerts, le bal du samedi (il est enfin lancé !) bref tous les plaisirs ordinaires et extraordinaires réunis dans cet établissement vraiment privilégié, M. d’Albert …i gratiâ !..”

La Normandie-Artiste 3 août 1890 
:

      Le succès est maintenant établi, la fin de saison arrive et l’on peut lire dans la presse spécialisée, à propos d’une des dernières soirées :

     “Pour enregistrer le succès de cette soirée mémorable du 29 août, il aurait pu me suffire d’écrire en trois lignes : “Vendredi dernier au Casino de Fécamp, représentation de M. Coquelin Cadet et de Melle Reichemberg, sociétaires de la Comédie-Française” ; et, tout seul, le lecteur aurait ajouté “Soirée brillante.” Mais je dirais plus : “Soirée étincelante.” Il n’en pouvait être autrement avec les astres de première grandeur qui, ce soir-là, hélas ! pour un soir seulement ! se sont levés sur notre horizon.”

     “M. d’Albert a bien droit à quelques félicitations pour avoir si bien réussi à remuer les foules ; mais il pouvait être certain d’avance d’un succès aussi complet, comme on peut être toujours sûr d’attirer des mouches avec du sucre….. Puis le 14 septembre : N, i, ni, c’est fini ! plus que deux représentations. Profitons-en. Lundi, la troupe, tant applaudie pendant ces deux mois, du sympathique et intelligent M. d’Albert, nous fera ses adieux.          Nous serons là tous, tous les vrais fidèles pour l’applaudir une dernière fois.

Ces quelques commentaires, sont extraits des pages de La Normandie Artiste de juillet à septembre 1890, collection J.-P. Durand-Chédru