FÉCAMP-FESTIF - ANNEXES - Les Musées
Page créée le 14 décembre 2017
 


    Fondée le 27 novembre 1909, l'Association des Amis du Vieux-Fécamp, ouvrait “son Musée”, à peine deux ans plus tard. Le contenu de la page ci-dessous, ainsi que celui des pages associées, sont extraites du Bulletin N°2 de l'Association.

      Le 2 juillet 1911 à 10 heures du matin le bureau de l’association des Amis du Vieux-Fécamp conviait M. Duglé, Maire de Fécamp et Président d’honneur de l’Association, le Conseil municipal et les Sociétaires à inaugurer le Musée installé par ses soins, tant dans les locaux de l’Association, que dans ceux loués directement par la ville dans ce but.

 

      Les invités réunnis dans la salle de réunion, M. Dufour, Président, prend la parole en ces termes :
 

      Monsieur le Maire,

      Messieurs les Conseillers
 

    Au nom des membres de l’association des Amis du Vieux-Fécamp et des Antiquités de la Région, j’ai l’agréable mission de vous remercier du sympathique intérêt que vous n’avez jamais cessé de nous témoigner depuis dix-huit mois, depuis la création de notre Société.
 

     L’intérêt que vous nous portez s’est accru d’un sentiment de confiance à notre égard, tel que vous n’avez pas hésité à mettre en dépôt, entre nos mains, diverses pièces éparses dans les salles communales et dans le musée municipal. Vous nous avez chargé, en nous les confiant, de les regrouper et de les mettre en valeur.
 

     Avons-nous réussi dans notre tâche ? Avons-nous été assez heureux pour répondre à votre désir ?
 

     C’est afin que vous soyez à même d’élucider ces questions que nous vous avons priés, Messieurs, de venir aujourd’hui visiter notre “Vieux-logis”. La confiance que vous avez mise en nous a valu celle des personnes détenteurs deb précieuses collections provenant soit de legs, soit de recherches faites au cours de longues années.
 

      C’est assurément à la bienveillance avec laquelle vous avez secondé nos efforts, que nous devons le dépôt dans nos salles, consenti par Monsieur et par Madame Augustin Le Borgne, des legs faits à la ville de Fécamp, par le bien regretté et si sympathique M. Ernest Le Borgne.

Ses exécuteurs testamentaires ont même renchéri sur ses volontés, puisqu’ils ont fait établir les vitrines dans lesquelles sont déposés les objets que vous admirez dans la salle Ernest Le Borgne, afin de les mieux faire valoir.
 

      C’est encore, à n’en pas douter, la manifestation de ce même sentiment de bienveillance de votre part, Messieurs, qui a incité M. Lecourtois, du Havre, notaire honoraire, à nous transmettre trois précieuses reliques de l’abbatiale : le merveilleux vase hispano-mauresque qui vous sera présenté dans un instant ainsi que deux manuscrits, d’une exécution remarquable, formant l’un et l’autre deux évangéliaires.
 

      Vous savez tous, Messieurs, l’histoire de cette aiguière qui servait à l’abbaye, avant 1789, lors de la cérémonie du lavement des pieds, le jeudi saint. Elle constitue, avec les manuscrits, un groupe archéologique d’une valeur considérable et d’un intérêt historique et documentaire très grand pour les habitants de Fécamp.
 

     Enlevés, lors du départ des moines, par l’un d’eux Dom Tellier, celui-ci les emporta à Goderville où il se réfugia pendant la tourmente révolutionnaire. À la fin de sa vie, il légua les objets soustraits au cloitre, à son ami le Docteur Robin.

Ces belles pièces échurent ultérieurement au neveu du célèbre praticien, à M. Biochet, notaire à Caudebec-en- Caux. Celui-ci désigna pour son exécuteur testamentaire son confrère et ami, M. Lecourtois.
 

      Nous devons de chaleureux remerciements à M. Lecourtois pour le généreux désistement dont il a fait preuve en renvoyant dans notre ville le précieux dépôt à lui confié. Aucune clause, Messieurs, ne contraignait notre aimable donateur à faire rentrer dans leur ancien cadre les objets que lui avait légués, en toute jouissance son vieil ami M. Biochet.
 

     M. Alexandre Constantin a bien voulu se séparer, en notre faveur, d’une belle collection numismatique de plus de 1500 pièces de monnaies et de médailles, provenant pour la plupart de notre région.
 

      Une cinquantaine d’entre elles sont tout particulièrement remarquables, car elles viennent du Danemark, de la Suède et de la Norvège et remontent à une haute antiquité. C’est un bien gros sacrifice qu’a consenti là Monsieur Constantin, et nous devons lui en être reconnaissants.
 

     M. Philippe Desolle, absent de Fécamp en ce moment, a promis de nous remettre à son retour une très belle série d’instruments, d’outils acheuléens, recueillis par lui dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la somme. Nos collections de préhistorique bénéficieront là d’une source de plus grand profit encore.
 

     Je ne saurais omettre d’associer aux cordiaux remerciements que nous adressons à nos mandataires, ceux qui sont dus à M. et Mme Emile Gosselin, du havre qui ont bien voulu consentir an transfert dans nos salles des collections de M. Paul Vasselin déposées primitivement par eux, au Musée de la ville.