FÉCAMP-FESTIF - la FÊTE DANS LA RUE
 Dernière mise à jour : 19 février 2017

    Journal de Rouen 19 août 1912 
FÊTE DES FLEURS - FESTIVAL DE MUSIQUE

 

      La ville de Fécamp, toujours favorisée par le beau temps lorsqu’elle organise une fête, a été quelque peu déçue aujourd’hui, car durant toute la journée, des petites averses sont venues contrarier la jolie fête des fleurs et le festival de musique organisés par la Société commerciale des fêtes que préside avec tant de tact et d’intelligence M. Julien Jouette.
 

     Malgré le mauvais temps, une foule nombreuse de promeneurs a commencé à circuler dans les rues de Fécamp dès huit heures du matin. Les organisateurs avaient fait appel au concours de nombreuses sociétés musicales de la région, qui toutes avaient répondu avec empressement à cet appel. Le président de la société commerciale des fêtes ayant appris que la société musicale les Amis Réunis de Déville-Lès-Rouen avait fixé son excursion à Fécamp le 18 août avait eu l’amabilité de lui réserver une place dans le programme musical. Le concours de cette excellente société a été des plus apprécié.
 

       La journée a commencé par un concert donné de onze heures à midi sur les différentes places de la ville. En raison du mauvais temps, le concert qui devait avoir lieu place Thiers, fut donné par la Lyre bolbécaise sous les pavillons du marché, place du bureau-du-port par les Accordéonistes Havrais ; Place des Halettes, par l’Union musicale de Saint-Romain, et rue Queue-de-Renard par la fanfare de Sassetot. Toutes ces sociétés ont été chaleureusement applaudies.
 

      A deux heures et demie de l’après-midi, les sociétés musicales et les véhicules fleuris se rendaient place des Halettes pour la formation du cortège. Le défilé s’est effectué dans l’ordre suivant : la Musique municipale et les Trompettes de Fécamp, voitures de poupées, voitures d’enfant, la Lyre bolbécaise, petites voitures à ânes et à poneys, Fanfare de Sassetot, voiture à un cheval, Les Amis Réunis de Déville-Lès-Rouen, voitures à deux chevaux, l’Union musicale de Saint-Romain, bicyclettes seules et en groupes, les Accordéonistes havrais, automobiles, l’Harmonie de la Bénédictine.
 

     Après avoir parcouru la rue des Forts, place de l’Hôtel-de-Ville, rue Jacques Huet, rue Sautreuil, le cortège a fait un arrêt place Thiers, ou une audition musicale a été donnée par les différentes sociétés prenant part au défilé.

     Ensuite le cortège se remit en marche pour suivre l’itinéraire suivant : rue Félix Faure, rue Théagène Boufart, rue des Bains, boulevard des Bains, Casino. Sur tout le parcours, les sociétés de musique et véhicules fleuris ont été l’objet de chaleureuses ovations. Le cortège fleuri était splendide ; tous les concurrents avaient rivalisé de zèle et de bon goût pour transformer leur automobile, voiture attelée, voiture d’enfant et bicyclette soit en aéroplane, en papillon, moulin à vent etc., le tout construit avec des fleurs très belles et très fraiches.

     L’arrivée sur la digue et le Casino était d'un effet merveilleux. Aussi les entrées ont-elles été nombreuses au casino pour assister à l’apothéose de la fête, c’est-à-dire à la grande bataille de fleurs qui a été très réussie. Pendant ce temps les différentes sociétés musicales donnaient un concert au Casino.

     La distribution des récompenses a eu lieu ensuite et les lauréats ont fait un nouveau défilé par la rue de la Plage, les quais Vicomté et Bérigny, place Saint-Etienne, place Thiers, rue Alexandre Legros, rue Casimir Périer, place de l’Hôtel-de-Ville, ou a eu lieu la dislocation.
Au cours de l’après-midi, on a dû refuser du monde à la représentation de la Veuve Joyeuse donnée au Casino. Il en fut de même à celle du soir où on jouait Thaïs, de Massenet.
 

      Cette belle journée de fêtes s’est terminée par un grand bal, sous les Pavillons du marché ou de nombreux couples ont tournoyé jusqu’à une heure fort avancée dans la nuit.

Journal de Rouen 19 août 1912- Archives départementales de Seine-Maritime - cote : JPL 3_244

 
 

Quelques souvenirs de cette journée, merci à Louis Jourdain (photographe) et aux amis collectionneurs
qui ont su les préserver.