FÉCAMP-FESTIF – La FÊTE DANS LA RUE - les Cavalcades

En l'absence de documents, le bandeau ci-dessus a été composé avec des aquarelles de l'époque signées Louise ABBEMA.

Dernières modifications : 5 fevrier 2017 - 02 février 2018
 


     Journal de Rouen, 19 juin 1899.

FÉCAMP “La Cavalcade”
 

       Il y avait longtemps que la ville de Fécamp n’avait vu pareille fête, avec une réussite aussi complète, sous tous les rapports ; et il convient d’en féliciter tout d’abord très chaudement les organisateurs en général, et en particulier, M. D. Lefebvre, adjoint, président du comité. Ils ont apporté dans la préparation de la cavalcade un dévouement absolument sans limites et bien récompensé par le résultat. Malgré le temps écoulé depuis la dernière fête de ce genre, qui eut lieu en 1884, on a pu constater que la jeunesse fécampoise n’a rien perdu de son initiative ni de son activité. La fête a attiré hier dans la ville une foule considérable de promeneurs. Elle avait été superbement préparée, samedi soir, par la retraite magnifique qu’ont donné les sociétés de la ville et où la fanfare bigophoniste[1] s’est distinguée.

     Hier matin, l’animation a commencé de bonne heure. Les drapeaux et oriflammes flottaient partout en ville. L’ardeur des derniers préparatifs a été exceptionnellement curieuse. A dix heures et demie s’est arrangée la formation du cortège ; en une heure c’était achevé, et à onze heures et demie entre deux haies d’une foule compacte le défilé a commencé.
     Les gendarmes à cheval ouvraient la marche ; puis les trompettes, hérauts d’armes, gardes écossaises, arbalétriers, lansquenets, gardes, dragons, hussards, tambours, clairons, ont défilé en bon ordre, alignés comme de vrais soldats, encadrant les souverains figurés : François 1er, Henri IV, Louis XIV, Napoléon, accompagnés de leur cour et d’un brillant entourage de seigneurs et généraux.
À quel char donner la préférence ? c’est difficile ; tous étaient décorés et agencés avec un tel goût que l’on ne saurait établir que des préférences : le char Normand, la Gondole Vénitienne, le char de la Ville de Fécamp, le char de François 1er, le char des Fleurs, le char des Colonies, le char de la Pâtisserie, le char Oriental, le char Louis XV, le char du vaisseau Le Vengeur – dont l’épopée en dix couplets chanté par les jeunes marins a provoqué d’enthousiastes bravos -, le char Empire ; tous étaient fort bien.
      Une mention spéciale au char de la Lune d’une pittoresque originalité ; le char des Légumes par M. Coulanges ; le char de la Charité, etc. ont aussi emporté les acclamations unanimes.
      La foule saluait au passage les organisateurs de cette fête ravissante, et la figuration des chars. Le Cortège s’est terminé par les groupes comiques : le soldat et sa “payïse”, la noce villageoise. Traditionnelles compositions qui ont retrouvé, comme partout, leur don d’exciter l’hilarité des spectateurs. Au résumé, on ne peut que complimenter vivement les organisateurs et la figuration. Ils ont donné une belle journée à la population de Fécamp et à ses nombreux visiteurs.


[1] Ensemble d’instruments en zinc proches du mirliton.
 

  

    Journal de Rouen, 20 juin 1899
 

FÉCAMP :
 

      Le grand bal qui a suivi la cavalcade dimanche et qui avait lieu dans les grands salons du Casino, mis obligeamment à la disposition du comité par M. Coulanges, directeur, a été le digne complément de la fête de l’après-midi ; la foule y était tellement compacte que les danseurs avaient peine à trouver place pour leurs quadrilles, on s’y est fortement amusé, les danses ont continué jusqu’au matin.

      À notre compte-rendu de la cavalcade il convient d’ajouter que les musiques de la ville : Les Enfants de Fécamp et l’Harmonie de la Bénédictine ainsi que trompes de chasse du cercle Saint-Hubert de Rouen prêtaient leur précieux concours à la fête ; donnant par leurs joyeuses fanfares, la note gaie sur tout le parcours du cortège.

      Journal de Rouen, 29 juin 1899

 

FÉCAMP :
 

      À la réunion des comités de la cavalcade, qui a eu lieu mardi soir à la mairie, M. D. Lefebvre, président, a donné le résultat financier de la fête et a annoncé que le boni au profit des pauvres dépasserait 3.000frs. Le tirage de la tombola devant avoir lieu dans la soirée de dimanche prochain 2 juillet, au Casino, il a été décidé qu’à cette occasion un grand bal aurait lieu dans la Salle des Fêtes, et que la carte d’entrée au bal donnerait droit à un billet de tombola.

                                                                                      Les journaux cités en référence peuvent être consultés sur le site des Archives départementales de Seine-Maritime.