FÉCAMP-FESTIF - Les légionnaires sont fêtés
Page créée le 09 octobre 2015
 
 

     Extraits du dossier de renseignements,  produits à l’appui du projet de décret tendant à nommer Chevalier de la Légion d’honneur un candidat.
 
M. le Docteur DUFOUR (Léon-Adolphe) Médecin à Fécamp
Né le 17 octobre 1856 à St-Lo (Manche)


FONCTIONS REMPLIES

Docteur en médecine depuis 1881

Membre de la Commission militaire de l’arrondissement du Havre depuis 1910, précédemment  

Vice-président de la 2ème Circonscription sanitaire de l’arrondissement du Havre depuis sa création en 1903

Membre du Conseil d’hygiène de l’arrondissement du Havre de 1894 à 1903

Fondateur de l’œuvre de la “Goutte de lait” de Fécamp – 1894

Fondateur de l’œuvre de “La Maternité” – 1895

Délégué cantonal depuis 1899

Médecin du Parquet du Havre

Médecin-chef des hôpitaux complémentaires N° 8, 47 et 48 de la 3ème Région de 1914 à 1916.

 
 
MOTIF DE LA PRÉSENTATION

 

      M. le Dr DUFOUR est le créateur en France de l’œuvre de la “Goutte de lait” qui a tant contribué à réduire la mortalité infantile, cette œuvre aujourd’hui répandue dans toute la France, est un bienfait social universellement reconnu.
 

      Il a fondé, en 1894, à Fécamp, une “Goutte de lait” dont il a poursuivi le développement avec un inlassable dévouement. À la date du 1er janvier dernier, cette œuvre avait, en effet, assisté près de 6.000 enfants, donné plus de 100.000 consultations gratuites et effectué 90.000 pesées.

      M. le Docteur DUFOUR a, en outre, créé dans cette ville un grand nombre d’œuvres sociales parmi lesquelles le dispensaire gratuit pour enfants pauvres , l’œuvre de la “Maternité” (prêt gratuit de drap et de chemises aux femmes pauvres en couches), l’œuvre des bains douches à bon marché, l’ouvroir pour jeunes filles pauvres, la Mutualité Maternelle ; il a également prêté un concours dévoué à l’administration préfectorale pour l’organisation du service d’infirmières sociales (soins aux enfants des écoles, désinfection, etc….

       À ces titres s’ajoutent les services qu’il a rendus pendant la guerre en qualité de Médecin-chef des hôpitaux complémentaires

de la 3ème Région.
 

      Philanthrope dans l’âme, aussi tenace que modeste et désintéressé, M. le Dr DUFOUR mérite de recevoir la Croix d’officier de la Légion d’honneur en récompense de ses 40 années de service.
 

      M. le Docteur DUFOUR est chevalier de la Légion d’Honneur depuis le 9 août 1913.


Rouen, le 30 juillet 1923
Le Préfet de la Seine-inférieure
Signé : Charles Lallemand.

 
     Le Ministre de l’Hygiène certifie qu’il résulte de l’enquête que la moralité de M. DUFOUR permet son admission dans l’ordre de la Légion d’honneur.
 
                                                                                                 Certifié exact
                                                                            Signé :
Paul Strauss
 
 
Source : Archives Nationales - Base de données Léonore - Dossier LH/834/37  
 
       Journal de Rouen 13 octobre 1913
Un Banquet en l’honneur de M. Dufour

     Samedi soir, à sept heures, un banquet par souscription, à l’occasion de la remise de la croix de chevalier de la Légion d’honneur au docteur Léon Dufour, se tenait dans la salle des fêtes du Casino, richement orné à cette occasion. On se rappelle qu’une souscription publique ouverte à la goutte de lait avait recueilli près de 1.500 frs, avec cette somme, les amis du docteur Dufour lui ont offert, outre une croix enrichie de pierres précieuses, une œuvre d’art magnifique “la Pensée ” bronze sur socle en marbre, du sculpteur Chapu. C’était donc pour la remise de ses présents et d’un joli vase de Sèvres donné par la municipalité, que 110 convives se trouvaient réunis samedi au Casino de Fécamp. Quelques dames étaient présentes, rehaussant par leur charme l’éclat de cette belle réunion. Figuraient également de nombreuses personnalités du monde médical de la région et plusieurs notabilités de Fécamp et des environs. M. le docteur Brunon, directeur de l’école de médecine de Rouen, présidait aux côtes du docteur Léon Dufour et de sa vénérée mère.
 

      Étaient également présents : le général Perruchon, ancien commandant du 6e corps, commandeur de la légion d’honneur ; MM. Dieterle, maire de Criquebeuf, et Chédru, armateur, promoteur de cette réunion ; Bureau, député ; Camille Dubosc, président de la Chambre de commerce ; Julien Robert, ancien magistrat ; Marcel Le Grand, directeur général de la Bénédictine ; de nombreux industriels et armateurs etc.

Le corps médical était représenté par MM. les docteurs Ternet, président des médecins du Havre, et de l’arrondissement ; Du Pasquier, Dubarry, Guillat, Griner, Auger, Fidelin, Bouyssou, Lefebvre, Maupas, Bramtot, Sauvé, Dumont, Porterre et Allard.
 

     À l’heure des toasts, M. le docteur Brunon prit la parole pour faire un bel éloge du docteur Dufour, créateur des Gouttes de lait, dont les travaux ont été si féconds grâce à sa ténacité normande et à sa science aujourd’hui universellement appréciée. M. Chédru apporta ensuite au docteur le respectueux hommage de la population de Fécamp. Puis M. Dieterle, maire de Criquebeuf, se fit l’interprète de tous pour dire combien le nom et l’œuvre féconde du docteur Dufour ont droit à la sympathie de tous. M. Soublin adjoint au maire de Fécamp parla ensuite au nom de la municipalité, et le général Perruchon, dans une superbe improvisation et en termes vibrants où il avait mis toute son âme de soldat, apporta un fraternel salut au médecin-major Dufour et lui donna l’accolade, au milieu des plus chaleureux applaudissements. M. Bureau, député prit ensuite la parole.

     M. René Gayant, conseiller général, en quelques phrases heureuses, apporta à son tour au nouveau chevalier de la Légion d’honneur l’assurance de la profonde reconnaissance que lui garde la ville de Fécamp. Puis M. Carel, du lycée de Fécamp, parla au nom de “Normands de Paris”, dont il était le délégué en cette réunion, et quelques mots de M. Lhonoré, délégué cantonal, vinrent terminer la série des toasts.

Deux à-propos en vers de nos confrères MM. Herrenschmidt, du Petit-Havre, et Eugène Leroux, rédacteur en chef du journal

de Fécamp, furent très appréciés.

     M. le docteur Dufour, non sans émotion répondit à tous ces témoignages de sympathie par un vibrant merci à l’adresse de tous ceux, présents ou absents, qui contribuèrent à quelques titres que ce soit à apporter tant de charme et d’éclat à la magnifique réunion de samedi.

      Puis l’assistance s’est retirée après avoir renouvelé à Mme Dufour mère et au docteur les plus cordiales sympathies.

Journal de Rouen du du 13 octobre 1913 - Archives Départementales de Seine-Maritime  
 
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