CAMP-FESTIF - 
Page créée le 23.09.2018 - modifiée le 26.10.2018
 

LE BANQUET

 

     À sept heures environ cinq cents convives prennent place autour des tables dressées dans la salle de réunion, dans laquelle, subitement l’électricité répand ses flots de lumière, aux applaudissements enthousiastes de toute l’assistance.
     L’entrée de M. Dussaussoy et de M. Marcel Le Grand est saluée par de chaleureuses et unanimes acclamations. Ces messieurs prennent place à la table d’honneur entourés des administrateurs, membres du bureau, membres honoraires, etc.

     Le service est rapidement et très bien fait par la maison Auguste Drony, propriétaire de l’Hôtel de l’Agriculture et du Commerce, rue Jacques Huet ; excellente cuisine, gaieté générale, entrain charmant.

      Entre temps, l’heure du départ sonne pour MM. Liot et Picard délégués de la Société l’Emulation chrétienne de Bolbec, et M. Marcel Le Grand, levant son verre à leur santé, les prie de porter aux membres de la société de Bolbec le salut fraternel de leurs camarades fécampois. (Applaudissements. – Cris : Vive Bolbec !)
 

       Au champagne, M. Marcel Le Grand, président, prend le premier la parole, et annonce que le produit de la quête faite par Mesdames J. Mazoyhié et M. Le Grand, s’élève à la jolie somme de 1 505 Fr. 05 (Bravos.)
 

     Le président de l’Union donne ensuite lecture de la lettre suivante de M. Le général Robert :
 

Fécamp, 23 août 1896.

Mon cher Président, 
 

     Obligé de me priver cette année encore du plaisir de me joindre à vous et à nos collègues de l’Union au banquet de ce soir, je veux du moins saisir cette occasion pour offrir à notre chère Société un témoignage de la constante sympathie que nous lui portons, madame Robert et moi, et vous envoie cent francs, pour les secours aux veuves et orphelins.

     Je vous serre la main bien cordialement et je suis heureux de vous féliciter du succès de la belle fête d’aujourd’hui.

Général Robert.

(Applaudissements)
 

     L’Union a également reçu de Mme veuve Chédru un don de 100 francs. (Nouveaux bravos.) M. Le Grand porte ensuite les santés du conférencier M. Dussaussoy, député de Calais ; des membres honoraires, de ses collaborateurs et de tous les sociétaires.
 

      M. Dussaussoy a la parole. En une allocution pleine d’esprit et de finesse, que nous regrettons de ne pouvoir reproduire textuellement, le sympathique député de Calais remercie les sociétaires de l’Union de l’accueil aimable et flatteur qu’il a reçu d’eux. Il dit sa satisfaction de se trouver au milieu de ces francs visages normands :
      “Ils disent ce que vous pensez et c’est pour moi un plaisir d’autant plus vif que j’ai l’habitude d’une maison où l’on ne dit pas toujours ce que l’on pense.” (
Rires) Il remercie le président de l’Union, aux qualités de cœur, d’esprit et à la générosité duquel il rend un vibrant hommage. (Applaudissements.) il lève son verre aux habitants de Fécamp, à la ville de Fécamp ; au nom des marins de Calais, aux marins de Fécamp ! (Bravos. Vive M. Dussaussoy)

 

     M. Joseph Mazoyhié propose en termes très aimables de porter tout spécialement la santé de MM. Marcel le Grand et René Gayant qui ont fait construire la salle où se tiendront à l’avenir les réunions de l’Union. Au nom de tous, il leur adresse les plus vifs remerciements. (Applaudissements.)
 

     M. René Gayant remercie au nom de M. Le Grand et au sien, M. Mazoyhié des aimables paroles qu’il vient de prononcer. Ces remerciements qui leur sont adressés, M. Gayant déclare les retourner aux membres honoraires et participants de l’Union. Ce n’était pas trop faire, en effet, dit M. Gayant, pour les remercier de leur circonstance et de leur fidélité au drapeau de l’Union, autour duquel ils viennent toujours se grouper de plus en plus nombreux, que d’édifier une salle digne de recevoir la société qui en sera toujours le principal locataire, le locataire privilégié.

     M. Gayant se félicite pour la première conférence donnée dans la nouvelle salle d’avoir eu la bonne fortune d’entendre un orateur tel que M. Dussaussoy. “Je ne sais, dit-il, ce que nous devons le plus admirer, de l’éloquence et du charme avec lesquels il discute les questions un peu ardues de la mutualité, de la sagesse avec laquelle il comprend toutes les questions sociales, ou de l’esprit … gaulois, le plus délicat dont il vient de faire montre il y a quelques instants.”

     M. Gayant termine en remerciant au nom de M. Le Grand et au sien les membres de l’Union d’être venus si nombreux ce soir en leur souhaitant la bienvenue dans leur nouvelle salle. Les paroles de M. René Gayant sont chaleureusement applaudies.
 

     D’autres toasts sont portés : à la famille Le Grand, par M. de Saint-Ferréol ; aux dames quêteuses, à l’Harmonie de la Bénédictine, et à M. Moreau, son distingué chef, à la presse, par M. Richard ainé, qui remercie, au nom des membres honoraires, du toast porté à ceux-ci ; à M. Vermont, dont l’absence est regrettée par tous ; etc.

     Un sociétaire de la première heure, M. Andrieu, rappelle la part prise à la fondation de la mutualité à Fécamp par le regretté M. Corneille. Il est onze heures. M. Marcel Le Grand prend une dernière fois la parole pour féliciter les sociétaires de leur excellente tenue ; il boit à la santé de M. Andrieu, à celle de M. Houlbrèque, toujours si dévoués, à la santé de tous, et propose de lever la séance au cri de : Vive l’Union !

     Ce dernier cri est unanimement répété et l’assistance s’écoule, charmée, du premier au dernier, par cette fête de fraternité dont chacun emporte un sentiment plus vif d’attachement à cette belle cause de la mutualité, qui groupe autour d’elle tous les vrais hommes de cœur, tous les sincères humanitaires

Charles Durand

 
     Pour conclure : Le produit de la quête faite par Mmes J. Mazoyhié et M. Le Grand atteint à l’heure qu’il est la somme de 1 800 Fr. 10.