CAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS

 
Page créée le 29 mars 2018
 

     Intéressante, a plus d’un titre, cette manifestation organisée par la “Société des Amis du Vieux-Fécamp”, présidée par Daniel Banse, offrait au public fécampois : En premier lieu une cérémonie religieuse, consacrée à la Translation des restes des Ducs de Normandie, Richard I et Richard II ; complétée par une fête populaire, organisée par les Comités de Quartiers, renouant avec la vieille tradition des Cortèges Historiques. Un lien vous est proposé en dernière page vers le compte-rendu de ce cortège.
 

     Les pages qui suivent ont été rédigées à l’aide de la presse de l’époque : Progrès de Fécamp ; Paris-Normandie et Le Havre-Libre du lundi 23 juin 1947, sous la plume des rédacteurs J.M., Claude Préaux et Pierre Varrès.
 

Fécamp a célébré les Ducs de Normandie Richard I et Richard II

25.000 spectateurs ont suivi avec enthousiasme les magnifiques cérémonies

de l’abbatiale et le cortège historique

 

      Des drapeaux claquent comme des voiles au vent de la mer. Des grappes humaines se glissent lentement au long des rues étroites. Les accords d’une fanfare viennent de loin, de derrière de vieux murs… Et encore des gens. Et encore des drapeaux… La cité maritime est en fête.
 

      Du haut des côtes qui plongent au cœur de la vieille cité de marins et de pêcheurs au long cours on apercevait claquant au vent l’étendard normand.

     “Les provinces de qui les gens superficiels croient le génie éteint, écrivait Maurice Barrès, sont encore les lumières et les feux qui animent la France”.

     Et Mistral à peu près dans le même temps notait : “J’aime ma province plus que la province, mais j’aime la France par-dessus tout”. 
 

      Mille ans ont passé, mille ans au cours desquels le souvenir des ducs de Normandie s’est transmis et est demeuré fidèle au cœur des Fécampois. Il est vrai que trois fois déjà, au cours des siècles, des cérémonies grandioses ont marqué les successives translation de leurs cendres ; retrouvées, déterrées, réenterrées dans des coffres neufs les restes ont connu les hommages des rois et des ministres de plusieurs pays. Aujourd’hui, il n’y a ni monarque, ni grands de ce monde, mais des prélats, des dignitaires de l’Église et de hautes personnalités ont tenu à venir s’incliner sur les dépouilles des anciens maîtres de la Normandie. Et leur présence apporte un éclat de plus aux cérémonies. Comme le 11 mars 1162, comme le 28 août 1518, comme le 20 novembre 1758, le 22 juin 1947 demeurera une journée historique. Pour Fécamp, pour la Normandie. Et aussi un peu pour toute la France. 
 

      C’est bien une manifestation régionaliste qu’avait, hier, organisé la Société des Amis du Vieux-Fécamp que préside M. Daniel Banse. Toute la ville, toute la région, prêta la main. Et si nous citons seulement parmi les heureux responsables des festivités MM. Couturier, maire de la ville ; André-Paul Leroux qui, le 10 août 1942, découvrit les restes des ducs ; Simonin, président du Comité des Fêtes, nous n’ignorons point que beaucoup de ceux qui œuvrèrent pour la journée d’hier sont oubliés.

       Ainsi donc, le 10 août 1942, M. A.-P. Leroux découvre les ossements poussiéreux des ducs Richard I et Richard II, renfermés en coffres de plomb scellés au fond de l’église de la Sainte Trinité, derrière le maître autel qu’on voulait alors protéger des bombardements. 

 

      Et ce dimanche 22 juin 1947, les restes des nobles seigneurs normands ont, pour la quatrième fois été réinhumés dans la magnificence et l’austère grandeur d’une cérémonie religieuse. Et la joie populaire l’après-midi s’est donnée libre cours, cette joie débordante de verve qu’eurent sans doute apprécié les ducs normands, hauts en couleur et “bruyants de gueule”.