CAMP-FESTIF - La Fête dans les Entreprises.... à la Bénédictine.
Page créée le 25.09.2018
 


La Musique et le chant à la fête de l’union

 

    La messe de 9 heures, de dimanche, à l’église Saint-Etienne, est de celles dont le charmant souvenir restera le plus longtemps aux oreilles musiciennes.
 

     - Pour l’entrée de messe, un allégro militaire, de Menzel : En avant, a été exécuté par l’Harmonie de la Bénédictine, avec une netteté, un brio plein d’entrain.

     - Le Veni, sancre spiritus, duo de Th. Dubois, chanté ensuite par Mlle Agussol, soprano de l’Opéra, et M. Mazalbert, ténor, de l’Opéra-comique, a montré le talent de ces artistes à s’effacer devant l’œuvre du maître, pour la faire ressortir dans son ensemble.

 

     - Les Sylphes, ouverture de Borrel, a donné à nos jeunes harmonistes l’occasion de faire apprécier leurs progrès dans la perfection du rendu des nuances ; un solo de cuivres, sous un délicieux accompagnement conduit à un “prestissimo” dont l’exécution a fait honneur à la dextérité des instruments de bois. Cette page musicale se termine par un “largo maestroso” magnifique. Tous mes compliments aux exécutants et à leur excellent chef, M. Moreau.
 

     - Le quatrième morceau, Notre père, de M. J. Faure, a été dit par M. Mazalbert avec l’âme que le compositeur a mise lui-même dans son œuvre. Comme on sent bien que cette mélodie, tout imprégné du véritable sentiment religieux, émane de celui que l’on a nommé et qui restera toujours : le grand chanteur. Les jeunes n’ont qu’à se pénétrer de l’art du chant tel que l’a si bien compris et rendu M. Faure, et le succès les suivra à coup sûr. Qu’on me permette au passage un souvenir – celui de l’entrée, au premier acte de Guillaume Tell, de M. Faure, et de ce cri d’un cœur ulcéré, modulant d’ut mineur en ut naturel : “Il chante et l’Helvétie pleure, pleure sa liberté !” Dans ce mot “pleure ! l’éminent artiste savait enfermer un sanglot. En ma longue carrière, je n’ai jamais entendu interpréter cette pensée musicale avec un sentiment plus profond de la poésie lyrique. Que de sa villa d’Étretat, M. Faure veuille bien excuser cette réminiscence d’un de ses plus fervents admirateurs.

     - À l’offertoire, la marche triomphale de Vanremoortel a été une merveille d’exécution : l’appel des trompettes, le joli ensemble des cuivres, auxquels le triangle avec un son de clochettes vient répondre ; les effets des trombones sur un “largo” à quatre temps, plein de majesté grandiose.

 

     - Pour l’Elévation, M. Mazalbert dans un Ave Verum, de Th. Dubois, s’est prouvé chanteur expérimenté. Le joli organe de M. Mazalbert était là très à son aise ; je le félicite de sa méthode, la véritable, la véritable, celle des sons filés. Dans l’Agnus Dei, celui de Bizet, tiré de “l’Arlésienne”, qui a été substitué à celui indiqué au programme, Mlle Agussol était plus sur son terrain ; ses notes du médium, ainsi que les graves, sont pleines et chaudes et ont mieux ressorti ; puis l’ensemble du morceau convenait à son genre de talent et au registre de sa voix, fort goûtée.
 

     - Enfin La Marche Nuptiale de Lohengrin, de Wagner, était un nouveau succès à l’acquis de l’Harmonie de la Bénédictine.

     -
C’est alors que la grande voix de l’orgue, qui avait si bien accompagné le chant, s’est donné carrière dans une Marche triomphale de Th. Dubois, de l’institut, le nouveau directeur du Conservatoire. On sentait, dans l’exécution de cette sortie de messe qui avait malheureusement comme accompagnement le bruit des chaises remuées, des doigts convaincus et un grand sentiment artistique. Au risque d’offenser la modestie du jeune organiste, car il a dix-sept ans, je crois, il a en lui l’étoffe d’un organiste de race. C’est un élève du séminaire de Rouen, ancien élève des Frères de Fécamp et qui appartient à une honorable famille de notre ville.

 

     Pour en terminer avec cette journée de l’harmonie partout, dont nous sommes pour la partie du chant redevable à M. Brun qui grâce à ses relations avec Étretat nous a assuré le gracieux concours des deux chanteurs tant appréciés à Saint-Etienne, parlerais-je des pas redoublés enchevêtrés dans les marches, par des reprises des batteries de tambours presque toujours accompagnés par des clairons, et enlevés à une allure crâne des troupes régulières ?

     Quant aux divers morceaux exécutés à la salle de l’Union, avant et après la conférence, ils ont été tous vivement applaudis. Dans le nombre, un air varié, avec solo de clarinette et variations se répondent avec le piston, si apprécié, ont été principalement soulignés.
Très goûtée aussi la charmante schottisch, La Fécampoise, de M. Moreau.

Voilà le bilan musical de cette belle fête.

A. S.-E.
 

 Ci-après, la liste des morceaux  qui ont été interprétés par L’Harmonie de la Bénédictine et les Ocarinistes, 
 

1. Union, marche                        F. Moreau
2. Air Varié (1re audition)         VANREMOORTEL,
3. Sur la jetée, mazurka            F. MOREAU
     Ocarine, polka                       F. MOREAU
4. La Fécampoise, schottisch   F. MOREAU (1re audition)
5. Souvenir de Madrid, valse    LEROUX (1re audition)
 

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