Fecamp-Festif - Annexe : Quelques Formations Musicales et Théâtrales

 
Page créée le 10 août 2022

LES COMPAGNONS DU TRÉTEAU
     Parler des Compagnons du Tréteau, c'est parler de Jackie Robert, petit-fils d'Adrien Constantin, dont nous avons longuement parlé dans les rubriques précédentes.
     Qui mieux qu'Yvette Robert (au premier rang à gauche sur la photo de l'entête) pour nous en parler ! .... Nous lui laissons la parole :

 

      Je connaissais un peu Jackie car souvent il accompagnait mon frère (Bernard Guillaume) après son travail jusqu'à la maison et moi je rentrais du collège à peu près aux mêmes horaires. Mais Bernard m'avait tellement parlé de lui que j'avais l'impression de bien le connaître. Et quand les “Compagnons du Tréteau” ont vu le jour (1951-1952) j'étais au courant des pièces en cours : l'Anglais tel qu'on le parle, la Paix chez soi, puis les Fourberies de Scapin
      En décembre 1952 pour le Noël des établissements Couturier il était prévu de jouer “Scapin” dans un cinéma, un samedi après-midi.
Une semaine avant le spectacle Jackie apprend que Odile qui jouait le rôle de Hyacinthe serait indisponible, son employeur refusant de lui accorder son samedi après-midi de congé – Catastrophe !!!
      Prêt à annuler le spectacle Jacky demande :
- Quelqu'un connait-il une fille capable de prendre le rôle de en 7 jours ?
- Pas de réponse ; puis Bernard :
- Oui je connais quelqu'un, ma petite sœur.
     Quand il m'apprit la proposition qu'il avait faite … j'étais paniqué … Je n'avais pas encore 16 ans et je ne savais pas si je serais capable d'apprendre le texte et de jouer en si peu de temps … Mon frère étant tellement certain que je pouvais le faire, que le soir même je me plongeais dans le texte à apprendre et j'allais le lendemain aux répétitions pour apprendre les jeux de scène.
      Le spectacle eut lieu est tout se passera bien, et c'est ainsi que je fis mes débuts “d'actrice” Jacky voulant me garder. Les répétitions avaient lieu dans les locaux des établissements Lenglet ; un ancien grenier dont il avait fallu gratter le parquet et nettoyer. Toute la troupe s'y était mise
     Début 1953, l'avare étant enfin prêt la publicité faite auprès des mairies et des paroisses, alors commencèrent les déplacements pour présenter notre spectacle. Deux ou trois dimanches par mois, nous allions jouer dans les salles communales aux alentours. On venait nous chercher soit en voiture particulière soit en camion et nous mangions soit chez l'habitant soit chez le curé selon le cas.
      Comme je venais d'entrer aux “Contributions directes” je fus nommée trésorière, ce fut la belle période des Compagnons du Tréteau. Au cours des années 53-54-55 la troupe se passe se portait bien. Le lieu de répétition changea pour le local derrière le temple protestant et c'est là que nous répétions “Une fille pour du vent” après “On ne badine pas avec l'amour” mais il n'y eut pas d'aboutissement.
     Bernard était parti au service militaire en Tunisie, Nicole s'était mariée, ainsi qu’Odile et avaient quitté Fécamp, Yvon faisait un stage, la troupe peu à peu se dispersait. Jackie donna sa démission en 1956 aux Etablissements Couturier, s'engagea dans une troupe de Rouen, puis partit tenter sa chance à Paris ce fut la fin des Compagnons du Tréteau.
     Entre-temps le frère de Jacky Paddy (Patrick) était revenu d'Indochine après 3 ans dans la royale et ce fut le coup de foudre entre nous. Le 27 décembre 1956 il devint mon mari et Jackie devint mon beau-frère.

     Je garde un souvenir merveilleux de l'équipe que nous formions, de l'amitié qui nous unissait et de l'enrichissement d’esprit qu’elle nous a apporté.
     Que pouvons-nous ajouter à ce texte ?... tout est dit, par la benjamine qui n'a rien oublié, de cette belle aventure. La page suivante, remettra, sans doute, quelques souvenirs à la mémoire pour les plus anciens, et aux plus jeunes, qui n’ont pas connu, l’occasion de leur poser des questions, afin que rien ne se perde !