L’école Saint-Ouen, inaugurée le 26 septembre 1886, s’ouvre aux premiers élèves pour la rentrée du 4 octobre de la même année. Ce bâtiment construit en 1824 à usage de scierie, puis délaissé par son constructeur, après 14 années d’exploitation pour “s’agrandir en centre-ville”, va alors abriter une filature, par la suite en raison du déclin de cette dernière activité, le site est mis en vente vers 1885.
     C’est précisément à cette époque, depuis 1881, que pour répondre aux souhaits républicains, le Conseil municipal de Fécamp et son maire Alexandre Legros reconnaissent l’utilité de doter le quartier populeux de Saint-Ouen de classes pour les garçons et les filles. Après bien des palabres et hésitations, la municipalité d’Augustin Le Borgne se porte acquéreur de ce bâtiment pour 25 000 francs. L’architecte de la ville, Camille Albert, dresse à la hâte de nouveaux plans pour l’aménagement, et en trois mois les travaux sont achevés.

      Cette nouvelle école prend le nom d’École Saint-Ouen, puis École Jean-Macé[1] elle va remplir sa mission près d’un siècle durant. Jusqu’à l’aube du XXIe siècle, où des besoins nouveaux ont été décidés, par la municipalité de Maurice Sadorge, en 1961 d’une expansion de cette école avec la construction de nouveaux bâtiments, pour une École élémentaire, de 6 classes garçons, 6 classes filles et 4 classes maternelles, il est prévu dans le local existant des salles de travail manuel et de travaux pratiques ainsi que tous les autres locaux annexes : cuisine réfectoire etc.[2]
La construction débute en 1964, et à compter de l’année scolaire 1965-1966, le local “Saint-Ouen” est progressivement délaissé au profit des nouveaux locaux. L’ancienne école trouvait encore de nos jours son utilité pour la cantine, une salle informatique et le centre aéré.
 
      Le lundi 27 novembre 2023, au petit matin, cette emblématique construction est partie en fumée.
 
     Nous ne nous attarderons pas plus sur ce drame, largement relaté par la presse régionale ; qualifié de traumatisme par le maire David Roussel qui déclare sur le réseau régional de France 3 “ C'est la première fois qu'on assiste à ce type d'incendie. Surtout sur un bâtiment aussi emblématique qu'une école. C'est un traumatisme pour la municipalité mais aussi pour les parents, les enseignants et toute l'équipe pédagogique.”

    Retenons que malgré l’important dispositif de secours mobilisé pour combattre l'incendie : “55 sapeurs-pompiers et 31 engins ont été déployés, avec notamment trois lances dont une sur échelle” aux vues des dégâts, la destruction devient inévitable, avec la disparition de ce bâtiment, c’est une page de l’histoire de Fécamp, qui se ferme, Fécamp-Festif est bien triste.

[1] L’école maternelle et l’école élémentaire portent ce nom depuis la décision du Conseil municipal du 21 septembre 1927  
                                                                                                                                                                                                        Retour à la page “Le Bâtiment”