FÉCAMP-FESTIF  -  Les Bains de Mer
 
Cliquer sur le bandeau pour agrandir l'image : L'Etablissement de bains en 1857 - Gallica bibliothèque numérique de la B.N.F.
Page créée le 19 août 2016


   2. La Société des Eaux

     En 1857 la “Société des Eaux de Fécamp” ayant acquis l’établissement Fréret, fit élever sur un terrain du génie militaire, un vaste Casino et un immense hôtel, que l’abbé Flouet, curé de Saint-Etienne, vint bénir le dimanche 20 juin 1858, en présence du maire Hyppolite Gelée et des adjoints, du Conseiller Général et du Conseiller d’Arrondissement, des présidents du Tribunal et de la Chambre de Commerce.
     Accompagnés d’autres notabilités, et d’une foule de personnes, le clergé de Saint-Etienne est venu escorté de la brigade des douanes. La musique du 20
e de ligne est venue du Havre prêter son concours à cette cérémonie et au bal du soir.  

Ephémérides fécampoises - Charles Pollet - Imprimeries réunies L. Durand et fils 1914 
 

 

    La Société des Eaux de Fécamp, propriétaire de l'établissement de Bains de Mer, vient d'en reconstruire le Casino sur une vaste échelle. On est heureux de constater que la plage s'est entièrement transformée; le gros galet a disparu et se trouve remplacé par un petit gravier mélangé de sable.
     Le vallon de Renéville, au pied duquel se trouve le Casino, a été transformé en une Villa Suisse serpentée par un chemin carrossable bordé d'arbustes. De belles pelouses et d'une pièce d'eau potable, avec cascades l'ornent délicieusement.
     On trouve dans cette villa de beaux Chalets suisses nouvellement construits, confortablement meublés et à des prix très modérés.  
    La Société désireuse de rendre le séjour à Fécamp le plus agréable des établissements de la Manche, a fait construire sur la plage un vaste HOTEL où peuvent se loger 400 personnes et où se trouve une salle à manger pour 300 couverts.
     La proximité de la ville, la vue de la mer et des pittoresques falaises en font un séjour plein de charme. Des Voitures appartenant à la Société conduisent en une heure au Château de Cany, aux belles ruines de l'Abbaye de Valmont et aux magnifiques promenade des environs.

 

Bandeau publicitaire et commentaires, parus dans le Journal de Rouen  du 24 juin 1858 - Archives départementales de Seine-Maritime

 

      Bâtis en sapin, les bâtiments devinrent, deux mois plus tard, le 30 août la proie de flammes. Ce terrible accident nous est décrit par le Journal de Rouen, dans son édition du 1er septembre.
     “Nous recevons la triste nouvelle de la destruction par un incendie de l’établissement de bains de mer de Fécamp, ouvert le 1er juin dernier. Lundi, à dix heures un quart du soir, le tambour des pompiers qui battait la générale et les cloches sonnant le tocsin ont mis en émoi la population de Fécamp. Le feu venait de se déclarer dans l’établissement des bains.
     “En moins de trois quarts d’heure, toute la construction ne formait plus qu’une vaste fournaise d’une longueur de 500 mètres au moins. Les pompiers sont accourus avec leur ardeur habituelle ; mais comme tout était en sapin très mince, leurs efforts ont dû se borner à préserver les maisons voisines et les établissements les plus proches. On aurait cru, à la clarté des millions d’étincelles scintillant dans l’air, qu’il faisait grand jour Il tombait au loin des tisons embrasés de plus de 15 centimètres de long. On pouvait craindre que la moitié de Fécamp ne fût bientôt en feu. C’était une véritable pluie d’étincelles. Le feu s’était déclaré dans la cuisine de l’estaminet. La cause en est accidentelle, et on l’attribue à quelques morceaux de charbon enflammés qui, retirés du fourneau de la cuisine, seraient tombés sur le parquet en bois de sapin. À part les chalets suisses du vallon de Renéville et la partie des constructions où se trouvent les bains chauds, l’établissement tout entier, construit en bois de sapin peint et goudronné, a été réduit en cendres. La plus grande partie du mobilier n’a pu être sauvée. On a eu heureusement à déplorer que des pertes matérielles. Tous les voyageurs réunis au Casino se trouvaient au salon, où l’on faisait encore de la musique lorsqu’a éclaté l’incendie : ils ont pu se sauver sans difficulté. On a dû cependant enlever à bras d’homme une personne de Rouen, Melle Capelle, atteinte de paralysie, et qui pour cette raison, était renfermée dans sa chambre. M. Sabatier, directeur des bains, avait perdu connaissance en apercevant les flammes : il a été sauvé par des personnes qui se trouvaient près de lui. L’incendie des bains de mer de Fécamp est pour cette ville une véritable catastrophe. Le Casino n’avait pas coûté moins de 700.00 Fr. à établir. Quatre cents personnes pouvaient trouver place dans ses vastes aménagements. Les assurances montent, dit-on, à 600.000 Fr. et sont couvertes par plusieurs compagnies.

Journal de Rouen - 1 septembre 1858 - Archives départementales de Seine-Maritime