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Page créée le 5 mai 2021
 
     5 mai 1889 - le Centenaire
      Centenaire de la Révolution ou Centenaire des États généraux ? Nous l’avons vu sur la page précédente, la date du 5 mai 1789 marque le début d’une révolution qui va durer dix ans. La presse régionale de l’époque préfère le terme de Centenaire des États généraux :
     Il y a aujourd’hui cent ans les États généraux, d’où la Révolution devait sortir, s’assemblaient à Versailles. Cette grande journée était attendue avec impatience dans le pays tout entier. Du 8 août 1788, jour où Brienne, à bout d’expédients, annonça la convocation des États généraux, jusqu’au 5 mai 1789, jour ils s’ouvrirent à Versailles.
Journal de Rouen du dimanche 5 mai 1889 – Archives Départementales de la Seine-Maritime.
       Autre source, autre “son de cloches” :   
Il est donc juste que toute la France s’unisse, dans un commun élan, pour célébrer le Centenaire de 1789. Si nous avons aujourd’hui la Souveraineté nationale, l’égalité dans la société, l’équité dans la justice, l’ordre dans les finances ; si nous formons un peuple homogène, si la Loi a été substituée à l’arbitraire, l’élection et le Mérite à la faveur ; si tous les Citoyens sont libres dans leur conscience, dans leur profession, dans leur commerce ; s’ils ont les mêmes droits aux grades de l’armée, c’est à l’Assemblée nationale que nous le devons, et nous ne pouvons oublier que le 5 mai 1789 a inauguré cette ère nouvelle de Liberté, d’Égalite et de Fraternité !
Source : Le centenaire 5 mai 1889 - Editeur E. Jolly (Charleville) 1889 - Gallica site de la B.N.F.
 
         Comme un siècle plus tôt, l’événement est marqué par la réunion des États généraux, à Versailles, dans la salle des Menus-Plaisirs ; il est célébré partout en France :
         À Paris : À onze heures quarante, une calèche à huit ressorts, attelée en poste, arrive dans la cour centrale de l’Élysée. Elle doit amener le président de la République à Versailles. Elle est traînée par quatre chevaux gris pommelés. Les deux chevaux de gauche sont montés par deux postillons costumés selon la tradition : culottes jaunes, grandes bottes chaudron, veston bleu foncé. Au bras gauche, ils portent un brassard aux couleurs tricolores sur lequel se détache une plaque où le chiffre du président est gravé.
       À onze heures quarante-cinq, les ministres arrivent. Leurs voitures se rangent dans la cour. Les ministres se réunissent tous, avec les membres de la maison militaire du président, dans un salon d’attente de l’Élysée.
      À midi moins cinq minutes, un peloton de cuirassiers se développe devant l’Élysée. À midi, la voiture du président de la République vient se placer dans le carré que les cuirassiers ont formé. À ce moment, il pleut un peu. À cause de la pluie, la calèche à été fermée. Le président de la République a, à côté de lui, le président du conseil et le général Brugère. Après que les voitures ont eu pris place derrière l’équipage du président, le cortège se met en marche. Toute l’avenue Marigny et la place Beauvau sont remplis de curieux. La voiture arrive au pas au coin de la rue des Saussaies. Tout à coup, un coup de feu retentit : quelqu’un a tiré sur le président de la République presque à bout portant. La voiture du président s’arrête sur le champ. M. Carnot regarde avec curiosité par la portière et ne manifeste aucune émotion. Quelqu’un s’approche alors de lui et lui dit :
      On a tiré sur vous, monsieur le Président. Vive la République !
[1]   .....
     …. Puis le cortège présidentiel, poursuit sa route vers Versailles,

       À Sèvres : Tout Sèvres était rangé sur le passage du Président. Partout des drapeaux ; sur le pont un arc-de-triomphe a été dressé, orné d’écussons et surmonté des inscriptions : 1789 - 5 mai – 1889. – Patrie reconnaissante …..
     À Chaville : Une route bordée de maisons pavoisées conduit de Sèvres à Chaville. Là, nouvelle allocution par le maire, M. Hebert, nouvelle réponse aimable de M. Carnot.
     À Viroflay, même accueil enthousiaste ; La route de Versailles est bordée d’une haie de voitures pleines de curieux qui acclament le Président à son passage.
 Journal de Rouen du 6 mai 1889 – Archives Départementales de la Seine-Maritime