CAMP-FESTIF - 
 
Page créée le 18.01.2019


         Journal de Fécamp 3 août 1932

 

La Journée du Souvenir Normand à la Mémoire des Anciens Moines de l’Abbaye

La Clôture de Fin de la Journée

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À LA BÉNÉDICTINE 
 

      À 17 h. 45, avec un retard très appréciable, occasionné en partie par la trombe d’eau qui s’est abattue sur la ville, les hôtes du Souvenir Normand et de la Ville de Fécamp, ayant encore, à leur tête, MM. Les doyens anglicans, le Révérend Grimes, pasteur à Barcelone, MM. Les Maires d’Hastings et d’Eastbourne, et la plupart des membres du Conseil Municipal, sont salués et accueillis sous le hall de la Bénédictine.

      Au nom du Directeur Général, M. Edmond Rousseau, conservateur du Musée prit la parole pour exprimer toute la satisfaction éprouvée par la direction tout entière en recevant dans son établissement les très hautes personnalités prenant part à la manifestation. Dans la Salle des Abbés, M. Rousseau fit l’historique de la rénovation de l’élixir bénédictin du moine Vincelli, par M. Le Grand ainé, directeur-fondateur de la Société Bénédictine, qui sut faire connaitre et apprécier à travers le monde la célèbre liqueur. La visite du splendide musée intéressa fort ces visiteurs de choix et avant leur départ des souvenirs leur furent aimablement offerts.

 
Musée de la Bénédictine - la Salle Renaissance - photo Louis Jourdain


 

LE SOIR AU CASINO

       Après cette intéressante promenade à travers les salles du musée, les distingués visiteurs se divisèrent pour regagner les hôtels de la ville où le meilleur accueil leur avait été préparé ; puis, le soir, assistèrent nombreux à la soirée de Gala offerte en leur honneur au Casino Municipal.
 

       M. le Maire et ses adjoints et les invités de la municipalité garnissent les loges et les fauteuils d’orchestre de l’accueillante salle de théâtre au moment où le rideau se lève sur l’opérette en 3 actes d’André Barde : “Un bon garçon”, dont nous ne dirons rien d’autre qu’elle était jouée à merveille par la sympathique troupe du casino, à laquelle le public fit une ovation particulièrement chaleureuse.
 

      On retrouva le désopilant Nick-Lair, notre délicieuse première F. Pelty et leurs partenaires Régiane, Guérin, Sumkay, Vallier, Mmes Mony-Doll, Linalda, Bastien etc. etc…

      La musique de Maurice Yvain, toujours légère, apporta tout l’entrain nécessaire avec le bon orchestre de M. Pannaud. On remarqua beaucoup la mise en scène, les décors, les toilettes et les costumes d’une fraîcheur telle que la recherche toujours l’actif directeur du Casino.
 

       Pendant les entr’actes, l’élégante assistance se repandait sur la tersasse et dans la vaste salle des fêtes où, peu de temps avant – sans qu’il n’y paraisse plus rien – avait eu lieu le grand banquet si bien servi aux hôtes invités de notre ville.

 

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      Les différents discours de la journée et du banquet furent radiodiffusés par les soins de Radio-Normandie, grâce à l’obligeance de son directeur M. Fernand Le Grand auquel le service des P.T.T. voulu bien donner son concours indispensable.

 

       La conclusion nous est apportée par le Journal de Rouen qui écrit, le 3 août 1932 :

Une touchante Manifestation Franco-Britannique évoque :
Le rôle de l’ancienne Abbaye de Fécamp, dans l’histoire de la civilisation anglaise.

     Sous l’impulsion du Révérend Grimes, chapelain anglican à Barcelone, le “Souvenir Normand”, qui s’applique à conserver intactes les traditions et à évoquer en temps opportun les faits et gestes des descendants des Vikings et des compagnons de Guillaume le Conquérant, a tenu à commémorer, hier, à Fécamp, l’époque et les circonstances qui ont marqué la construction des cathédrales de Lincoln et de Norwich (Angleterre), par deux moines de l’abbaye de Fécamp, d’origine italienne.
 

      Ces deux religieux, Rémy, évêque de Lincoln, et Herbert de Losinga, évêque de Norwich, sont partis de la vieille cité maritime fécampoise pour fonder outre-Manche, d’éclatants foyers de civilisation.
 

      C’est pour célébrer un souvenir qui relie le passé d’une grande histoire, intimement liée aux origines de l’Empire britannique, que les doyens des chapitres de Lincoln et de Norwich ont voulu offrir à la vieille abbatiale des ducs de Normandie, aujourd’hui l’église de la Trinité de Fécamp, deux pierres de dimensions restreintes, mais lourdes de tout un passé, chargé de gloire.