Alexandre Le Grand, créateur de la Société l'Union de Tir, ne fera que six années à sa tête. Mobilisé le 2 août 1914, Lieutenant au 74e R.I. il tombait mortellement frappé par un éclat d'obus à la tête, au moment où il préparait ses hommes à faire face à une contre-attaque allemande le 26 septembre 1914.
Ses motivations pour la création de la Société, nous sont données dans un extrait du :
“Alexandre Le Grand, fils de M. Marcel Le Grand, directeur général de la Bénédictine, était né à Fécamp le 13 septembre 1887. En 1907, il effectue, comme engagé, une année de service militaire ; ardent patriote, dès son retour du régiment, il entreprend de développer parmi nos jeunes concitoyens le goût du tir. Il crée en 1908 l’Union de tir, l’une des sociétés les plus vivantes de la Seine-Inférieure.”
Cette “profession de foi” était d'ailleurs développée, dans le préambule du premier bulletin (année 1909-1910) de l'Union de Tir.
BUT DE LA SOCIÉTÉ
L’Union de tir de Fécamp répond, dans l’esprit de ses fondateurs, à un besoin éminemment patriotique ; les chefs de l’armée, ceux surtout qui s’occupent plus particulièrement de l’instruction du tir, constatent bien souvent la maladresse de beaucoup de soldats : deux ans de service militaire et des exercices trop espacés n’ont pas suffi à leur donner le sang-froid et le coup d’œil nécessaires pour obtenir de bons résultats.
Multiplier les tirs au régiment, il n’y faut pas songer ; trop de circonstances s’y opposent ; la pénurie du budget surtout, et aussi la réduction de la durée du service actif.
Il appartient donc à l’initiative privée d’apporter son modeste concours à l’organisation de la défense nationale, et c’est là l’utilité d’une société de Tir. Préparation et prolongement de l’armée, elle est par excellence une école de civisme, un terrain de luttes pacifiques et courtoises où chacun s’enorgueillit d’une valeur acquise par un travail opiniâtre ; elle fait de chaque tireur un homme d’autant plus libre que, confiant en sa force et en son adresse, il est toujours prêt à défendre avec courage son foyer et son pays, s’ils se trouvent un jour menacés.
L’installation très étudiée du stand de l’U.T.F., les séances régulières et fréquentes, le prix minime des munitions, permettent à tous les jeunes-gens d’apprendre à se servir correctement de leur arme, aidés par leurs camarades plus âgés et par les anciens gradés du Régiment.
Les nombreux concours excitent chez tous une bienfaisante émulation, et le classement équitable des tireurs, en de nombreuses catégories, d’après les résultats obtenus, permet aux plus modestes d’espérer un prix.
Rien n’a donc été négligé pour encourager les progrès des débutants et pour engager les autres à persévérer dans leurs bonnes dispositions.
La sympathie que la Société a rencontrée parmi les jeunes gens et les tireurs exercés, les succès qu’elle a remporté aux concours des autres sociétés, sont une preuve évidente que les efforts de ses fondateurs n’ont pas été vains.
Quelques photos du Premier “Stand du Bois de Boulogne”