CAMP-FESTIF - 
 
Page créée le 5 août 2020
 

    
En 1925, pour sa dix-neuvième édition, Tour de France, va connaître un premier remaniements.

     Les parcours, bien que quelque peu différents chaque année, se courait depuis 1910, en quinze étapes, de 350 à 380 kms pour un total d’environ 5 500 kms ; 1 journée de repos (bien mérité) était de mise, entre chaque étapes.

     Pour cette année, si le tracé ne subit pas de grands chambardement, il est, cependant, plus “saucissonné”. 5 430 kms en 18 étapes. Le départ, réel,  de la première étape : PARIS-BEAUVAIS-DIEPPE-LE HAVRE (340 kms) après le contrôle de départ à 2 heures du matin porte Maillot, se fait depuis Le Vésinet, à 3 heures du matin, puis passe par Saint-Germain-en-Laye, Conflans-Sainte-Honorine, Pontoise, Méru, Beauvais (contrôle), Marseille-le-Petit, Grandvilliers, Fouilloy, Aumale, Le Tréport, Criel, Saint-Martin-en-Campagne, Dieppe (contrôle), Saint-Valery, Fécamp, Etretat, Arrivée au Havre, terme de ces 340 kms. Le passage à Fécamp, (km 288) après la descente de Notre-Dame-du-Salut est prévu à 12 h. 50.

      C’est l’Italien Bottecchia qui réédite son exploit de l’année précédente et arrive seul au but de cette première étape, en 12 h. 19 m. 2 s.

      Le rédacteur du l’Auto commente ainsi : Naturellement Bottecchia est très difficile à suivre dans le Tour, surtout pendant les premières étapes, où, quand le peloton s’allonge démesurément, il reste toujours dans les premiers, puis il ajoute :

Comment il a gagné. Au contrôle de Fécamp, plus de 30 coureurs arrivent ensemble. Neutralisera-t-on ? Euh ! Transigeons et neutralisons une minute. Ce laps écoulé, les uns son prêts, les autres bavardent encore. Ceux qui sont prêts et s’élancent dans la côte sont : Sellier, Bottecchia, Huysse, Aymo, Pé, Francis Pélssier, Alavoine et Benoit. C’est le jeune Pé qui mène un train d’enfer, qui va le mener seul, qui va disloquer le peloton et qui devait fournir l’un des deux premiers sans la fatale crevaison.

      C’est Aymo qui perdra contact le premier, par suite d’une crevaison, et quel dommage, car non seulement l’homme est parfait de condition, mais encore il montera cette même côte avec un brio étourdissant dès qu’il aura changé de boyau. …

* * * * * 


     La vingtième édition du Tour de France en 1926, sera la plus longue de l’histoire avec 5 745 kms, à couvrir en 17 étapes. Pour la première fois, le départ n’a pas lieu dans la capitale, mais en province à Évian-les-Bains.

Cette première étape longue de 373 kms, va mener les coureurs jusqu’à Mulhouse, puis Metz 334 kms, Dunkerque 433 kms et Le Havre.

        Fécamp se trouve donc maintenant inclus dans la quatrième étape. Dunkerque – Le Havre (361 kms.)

    À Noter que cette étape suit, la côte au plus près. Venant de Saint-Valery-en-Caux (km 268) ; Veulettes ; Sassetot-le-Mauconduit ; Saint-Pierre-en-Port ; Senneville ; Fécamp (km 308) – Contrôle, (depuis 1925) au “Bout-Menteux” au pied de la côte vers Etretat ; Yport ; Vattetot-sur-Mer …….

     C’est Henri Desgrange, lui-même, qui nous relate le passage à Fécamp :

    Vous pensez bien qu’à Fécamp nous avons tout préparé pour la lâchage classique. Suppression de la signature et, naturellement pas de neutralisation. Le premier peloton, qui comprend plus de 50 unités, arrive en trombe conduit par Dejonghe. Quel spectacle ! Quel tohu-bohu ! nous avons dû faire l’effet d’une bande de fous à M. le conservateur des hypothèques, s’il se trouvait au contrôle. Bidot se sauve sans se ravitailler, imité par les deux tiers au moins du peloton. Parfait ! Quelle dislocation n’allons-nous pas relever en remontant nos hommes ! De fait les premières victimes paraissent nombreuses …..

Controle volant à Fécamp le 26 juin 1926 - photo : Agence Rol Gallica 


 

                                                                              * * * * *                                    

     Pour la vingt-et-unième édition en 1927, ce sera, une refonte totale du circuit. Les coureurs vont s’aligner, par équipe qui vont s’affronter sur les 5 321 kms, répartis en 24 étapes. Laissons Charles Ravaud, rédacteur du journal l’Auto nous le présenter :
    Je ne sais si ce tour de France en 24 étapes, presque une épreuve par jour, se présente à vos yeux comme il se présente aux miens, mais ce que je sais bien c’est qu’il m’apparait à moi comme rigoureusement transformé.
Il va toucher des centres qu’il ne faisait que traverser. Il va être vivant, animé avec des manifestations quotidiennes. Il va nous faire vibrer, nous tenir dans une fièvre perpétuelle, et nous aurons à peine ébauché un commentaire quelconque sur l’une de ses batailles, qu’il nous faudra déjà songer aux batailles à venir.
      Et puis il y a du bon cette année, le lot est bien équilibré et nous avons les nôtres …
Les nôtres ! Comme cela semble bon à dire depuis le temps où nos compatriotes n’existaient plus ! Comme il est consolant de penser que nous allons compter dans la bagarre deux belles équipes françaises, les clans, d’Alléluia, et Dilecta…  
      Les coureurs, sont classés en deux catégories : 1° Catégorie groupés, 37 engagés ; 2° Touristes-routiers, 105 engagés.


         La première étape PARIS – DIEPPE 180 kms, passe par Pontoise, Beauvais, Gournay, Forges-les-Eaux (contrôle) et Pommeréval.

      Fécamp se trouve cette année, sur le parcours de la deuxième étape : DIEPPE – LE HAVRE 103 kms, par Le Bourg-Dun, Saint-Valery-en-Caux, Cany-Barville, Fécamp (contrôle), Goderville et Montivilliers.
 

         Les passages à Fécamp

      La formule de cette année plait infiniment au public fécampois. Beaucoup de monde aux abords du contrôle et chacun dès le premier passage avait la montre en mains. L’équipe Alléluia, moins Cauet est passée à 11 h. 16, comprenant : Devanchelle, les frères Magne, Gallotini et Moineau. Cauet est arrivé un peu plus tard, malade et a abandonné.

L’équipe J.-B. Louvet, Van Slembrouck au commandement, est passée à 11 h. 31. L’équipe Dilecta, emmenée par Le Drogo à 11 h. 44, et l’équipe Alcyon, torée par Frantz, à 11 h. 56.

       Les touristes-routiers sont arrivés très en retard. Un peloton de 54 coureurs passe à 12 h. 35, emmené par Comitis et Menta, Moulet, victime d’une crevaison, passe avec deux minutes de retard....

Vers Fécamp - Le Miroir des Sports 24 juin 1927 Gallica       


* * * * * 

       Il faudra attendre l'année 1955, soit 28 années, pour retrouver “la grande boucle”. Pour sa quarante-deuxième édition, treize équipes nationales où régionales de dix coureurs se présentent le 7 juillet au départ du Havre, ils vont rallier Dieppe, par Fécamp et Saint-Valery, et disputer “un Contre-la-Montre-par-Equipe sur 13 kms. L'étape sera remporté par l'Espagnol Miguel Poblet, le CLM par équipe par les Pays-Bas.

       Quarante années plus tard, en 1995, Fécamp
sera le point de départ de la cinquième étape vers Dunkerque, Le Tour de France cette année s'étire du 1er au 23 juillet en 20 étapes pour 3 653 kms.

       Puis ce seront encore 20 anées d'attente pour qu'il soit de nouveau traversé.
Pour sa 102ème édition, le tour comportait 21 étapes pour 3 360 kms. 22 équipes constituées par 198 coureurs étaient au départ. Le 9 juillet 2015, Fécamp se situait  sur le parcours de la sixième étape, Abbeville-Le Havre, longue de 191 kms.