FÉCAMP-FESTIF - ANNEXES - Fanfares et Harmonies
Dernière mise à jour : 4 mars 2017

     Un aperçu de la situation des Sociétés musicales :

      La Société Mélophile, première société musicale connue à Fécamp n’a vécu, en raison de nombreuses difficultés, qu’une douzaine d’années. L’Orphéon de Fécamp, n’a fait qu’un court passage.

      En conséquence, depuis 1865 Fécamp se trouve dépourvu de “musique”. Seule La Fanfare des Sapeurs-pompiers, se maintient !
     Au début de l'année 1870, M. Maze, ancien président de la Société musicale Mélophile, s'inquiète de cette situation dans un courrier qu'il adresse à la municipalité, ce courrier sera lu au cours de la séance du 9 février.

 

CONSEIL MUNICIPAL DE FÉCAMP : Séance du 9 février 1870 (extraits)

      M. le président dit qu’il a convoqué la commission de l’intérieur pour étudier la proposition de M. Alwood, relative à la création d’une société musicale municipale, mais que les membres ne s’étant pas trouvés en nombre suffisant pour émettre un avis, il a chargé M. Hue de faire un exposé de ce projet et il prie celui-ci de donner lecture de ses observations :

      Messieurs,

      La commission de l’intérieur à laquelle vous avez renvoyé l’examen de la proposition de création d’une société musicale municipale, a été convoquée hier ; les membres ne s’étant pas trouvés en nombre suffisant, il n’a pu être pris de décision : mais après avoir étudié la proposition en présence de M. Maze, ex président de la Mélophile, appelé au sein de la commission pour donner son avis, M. le président m’a chargé de vous présenter la proposition de M. Alwood et charge M. Maze de soumettre son appréciation au conseil.
 

       Mais avant, permettez-moi de vous rappeler que, dans une précédente séance, je vous avais entretenu d’un projet de société de cette nature, qu’un de nos anciens collègues m’avait demandé verbalement et par écrit de vouloir bien vous soumettre, lorsqu’il en aurait posé les bases.

      Je m’étais empressé d’accéder à cette demande, et j’ai entre les mains des pièces qui prouvent que le projet présenté est le même que celui que je devais vous soumettre. En conséquence, il n’y a plus à s’occuper de ma proposition, mais je dois vous exprimer mon étonnement de ce procédé, car j’ignore les raisons qui ont fait prendre cette détermination à l’auteur d’agir ainsi.

      Le projet de société consiste :
En la création d’une société chorale et instrumentale, sous le patronage de l’administration municipale.
 

     La société serait dirigée par un chef de musique professeur, sachant jouer de tous les instruments en cuivre, et le violon et le piano, dont les appointements seraient fixés à 1 500 francs par an garantis et payés par la ville.

      Ce chef de musique serait :
 

Professeur de musique aux écoles communales ;

Professeur et directeur d’une société chorale ;

Professeur et directeur d’une société philarmonique

Professeur et directeur de la Fanfare des pompiers.
 

      Les leçons de musique données aux écoles communales aux membres de la fanfare des pompiers et à ceux de la société chorale et de la société philarmonique seraient gratuites.


       M. Maze, dans son appréciation dont il va vous être donné lecture, vous expliquera les moyens financiers pour parfaire au traitement.

 

      Le candidat proposé par M. Alwood est M. Bertholomeus, ancien soliste de la musique de la garde du Roi des belges, ancien directeur de la société musicale des Enfants de la Belgique, de la Société chorale et de la Fanfare de Chartres. Bon violoniste et pianiste et de plus, compositeur de musique.

      À l’appui de sa demande, M. Bartholomeus joint des certificats honorables et de capacité. Je conclus donc à ce qu’il vous plaise de décider :
 

la création d’une société musicale municipale, sous le patronage de l’administration ;

L’acceptation de M. Bartholomeus comme directeur de cette société ;
Le vote d’une somme de 1 500 francs d’appointements au directeur de la société musicale municipale, à la condition qu’il remplira gratuitement les fonctions de professeur aux écoles communales, et de professeur et de directeur d’une société chorale, d’une société philarmonique et de la Fanfare des pompiers.

Que ces sociétés devront donner par an chacune au moins quatre concerts sur une des places publiques pendant la saison des bains.

Que l’administration de la société musicale municipale sera confiée à une commission spéciale prise parmi les membres du conseil, qui aura pour président le maire : qu’à cette commission seront adjoints deux ou trois personnes de la ville, dont les connaissances musicales peuvent être utiles pour renseigner la commission ;

Que si, en dehors de la société municipale, il se crée d’autres sociétés particulières venant solliciter la patronage de la ville, il leur soit imposé comme administrateur au moins la moitié des membres du bureau, pris en dehors des exécutants et parmi les membres honoraires de la société, parce que, par leur présence et par leur esprit de conciliation, ils peuvent éviter des dissolutions qui ne sont dues, la plupart du temps, qu’à des conflits où à des jalousies de talent, ou souvent d’un défaut d’inexécution du règlement.
 

      Sur les observations de M. Marchand qui ne pense pas que le nombre des membres honoraires s’élève au chiffre où il est porté, et sur celles de M. Duhamelet, qui dit qu’avant de s’engager il serait bien que l’administration eût un entretien avec M. Bartholomens, afin de s’entendre définitivement, s’il y a lieu, avec lui, ce qui ne peut être fait facilement par correspondance. Le conseil admet le principe de la création de ladite société et ajourne son vote définitif de constitution de ladite société jusqu’à ce que le postulant ait été entendu par la commission spéciale nommée à cet effet et qui est composée de MM. Maze, Houlebrèque, Hue, Renaud et Chédru.