MAI 1961
    Les dernières constructions et reconstructions de l'après-guerre ont été inaugurées, nous l'avons vu précédemment, le 6 juillet 1958, au cours d'une matinée marathon. Une seule reconstruction, manquait à l'appel, la Salle de théâtre du Casino détruit en 1942.
    Cette salle qui faisait corps, avec le Casino, bâtiment principal, n'était d'ailleurs pas terminée, pour l'inauguration du Casino en 1909 ; elle le sera seulement l'année suivante en 1910 agencée et décorée par une entreprise parisienne.
     Détruite en premier, avant l’Etablissement de Bains et son Casino, elle faisait l'objet d'un D.G. (dommage de guerre) indépendant.
     En mars 1960, Maurice Sadorge est nommé Maire, après la démission Jacques Winsback.
     Le 5 mai 1961, au cours de la réunion du Conseil Municipal qu'il préside déclare :

     “Nous vous avons exposé à maintes reprises l'action que nous avons engagés afin d'employer au mieux les dommages de guerre de l'ancien théâtre détruit ...... 
     “Nous avons exposé lors d'une réunion plénière en décembre dernier le projet est établi, par l'architecte que nous avions désigné, monsieur Fernand Denis ; nous vous en avons exposé les grandes lignes…”

     Afin d'utiliser au mieux les D.G. le projet demandé espérait faire d'une pierre deux coups en intégrant une salle plus polyvalente, en surélévation d'un bâtiment, remplaçant Les Halles existantes, vétustes. Ce qui n'était pas, on s'en doute, le souhait de la direction des Arts et lettres, grand responsable des théâtres en France et susceptible d’imposer le réemploi de ces dommages pour un but bien déterminé. Cette crainte d'ailleurs confirmée par les architectes rouennais auteur de projets dans la région.

     Il fallait donc trouver, un autre endroit pour construire une Salle, uniquement consacrée au théâtre.

    Après des recherches plutôt infructueuses, le seul emplacement propice qui retenait l'attention était le groupe de maisons situées place du Général Leclerc et rue Paul Bert, ainsi que les terrains appartenant à l’Électricité et Gaz de France, l’Architecte, à nouveau consulté faisait connaitre son point de vue, très favorable à ce projet, mais ne cachait pas les chiffres que pourrait atteindre un théâtre de 800 places, il faudrait compter au minimum 200 millions auxquels viendraient s’ajouter 30 millions d’acquisitions immobilières et démolition de bâtiments existants. Il ne fallait pas cacher que c’est au total une bonne cinquantaine ce millions qu’il faudrait ajouter aux dommages de guerre de l'ancien casino ; mais n'oubliait rappeler qu'en octobre prochain, forclusion !!

     L’équipe municipale décide de reprendre contact avec la direction des dommages de guerre, tant à Rouen qu’à Paris ; et demande également, à M. le préfet de la Seine-Maritime de bien vouloir les aider à résoudre un problème, que le maire lui-même, avoue avoir du mal à résoudre seul.

     Une seule chance pouvait rester, c’est celle d’éviter les Arts et Lettres, en accord avec les autorités : Préfecture et ministère de la Construction.
Le maire, Maurice Sadorge, attend la confirmation officielle de la part du préfet de cette possibilité ; si elle se présente, son intention est de poursuivre activement le projet initial prévu sur les Halles.
     En conséquence, il demande au Conseil municipal de prendre décision, cette fois définitive, pour éviter à tout prix la forclusion qui menace dans cinq mois, il pense que le problème peut se résumer en deux questions :
 

     M. le docteur Pranzo, remarque que la construction d’un seul théâtre coûterait 100 000 000 en plus et que cela ne serait pas rentable. Les conclusions de l’assemblée sont ensuite enregistrées par le Maire :
 

1° contre l’emploi des D.G. pour la construction d’un théâtre seul : unanimité
2° pour le projet des Halles unanimité également. Deux projets pourront être mis à l’étude soit salle cde spectacle et omnisport, soit salle de sport et piscine.