FÉCAMP-FESTIF - Les Légionnaires sont fêtés
Page mise à jour le 19.10.2015 - 12.09.2017 - 05.02.2018

            Extraits du dossier Léonore n° 19800035/0323/43510
 

Nom : Couturier

Prénom : Gustave Célestin

Né le : 6 octobre 1865

À Valmont (Seine-Inférieure)

Résumé des services de COUTURIER Gustave Célestin
 

Services militaires :

A fait son service militaire actif ; était trop âgé pour faire la guerre 1914-1918.
 

Services civils, situations diverses, fonctions électives etc….

Durée totale des services civils et militaires : 53 ans. 

Conseiller Général de la Seine-inférieure depuis 1928, Maire de Fécamp depuis mai 1929. Ancien Maire d’Ecalles-Alix (S.I.) pendant 8 ans (1920-1929) Vice-président honoraire de la Chambre de Commerce de Fécamp. Président de la Délégation Cantonale. Président de la Sté de Secours Mutuels “ La Fraternelle”. Président de la Commission Administrative de l’Hôpital-Hospice. Fondateur d’une industrie qui a pris la première place en France. Président du Conseil d’administration. Directeur Général des Ets G. Couturier, depuis 1905 (fabrique de confections pour dames, fillettes et garçonnets). Maisons à Fécamp, Paris, Bolbec, Yvetot et Lillebonne occupant 1.200 ouvriers et ouvrières, produisant 18.000 vêtements par mois

Services rendus dans les établissements de bienfaisance, les commissions etc...

Nombreuses œuvres sociales réalisées, entre les deux guerres jusqu’en 1939. Nombreuses œuvres sociales réalisées, entre les

deux guerres jusqu’en 1939. 
 

Distinctions honorifiques :

Médaille d’honneur de la Prévoyance Sociale 07.08.1934 ; Officier du Mérite Social 1943 ; Médaille d’Honneur Départementale et Communale (argent) ; Chevalier de l’ordre de Léopold de Belgique 1936 ; Chevalier de la Légion d’Honneur 6 janvier 1928 au titre du Ministère du Travail, de l’Hygiène, de l’Assistance et de la Prévoyance Sociale ; Officier de la Légion d’Honneur 14 juillet 1936 au titre de la Santé Publique. Commandeur le 3 novembre 1948 au titre d'industriel.
 

Services rendus à l’expansion commerciale française en France et à l’étranger :

En pleine guerre 1940 il a installé à LILLEBONNE une usine modèle de fabrication comportant : effilochage, filature, tissage, teinture et apprêts qui lui permettent de fournir 55% de sa production en confection. C’est la seule maison en France possédant une organisation modèle. Il a doté la Nation d’une industrie de premier ordre qui permette de lutter avec efficacité contre la concurrence étrangère. L’importance de la production des Ets G. Couturier a amené les allemands à exiger qu’il travaille pour eux ; M. Couturier a eu une attitude exemplaire à cet égard et sa fermeté à eu raison de la sagacité allemande. Les Ets G. Couturier n’ont jamais travaillé pour l’ennemi. 
 

Services rendus aux expositions et récompenses obtenues :

GAND 1913 : Médaille d’or – LYON 1914 : Médaille d’or – NANTES 1924 : Hors concours, membre du Jury – STRASBOURG 1924 : Hors concours, membre du jury – ANVERS 1930 : Hors concours, Diplôme d’honneur – Exposition Coloniale 1931 : Hors concours, Diplôme de Grand Prix.
 

Détail des services extraordinaires rendus par le candidat :

Fondateur des Grands Magasins “Au Pont-Neuf à Fécamp, Administrateur délégué des “Pêcheries de Normandie”, Président de la Sté des “Habitations à Bon Marché”. Est toujours à la tête de la plus importante Maison en France en Confection pour Dames et Enfants, faisant la plus belle collection et à moitié-prix, de ceux pratiqués par ses confrères, restant ainsi un exemple de probité industrielle.

            Paris le 11 octobre 1948     
Le Ministre de l’Industrie et du Commerce : Robert Lacoste.     
Source : Archives Nationales - Base de données Léonore - Dossier n ° 19800035/0323/43510    
 
 
La Cérémonie officielle :

     Extraits du : PROGRES DE FÉCAMP du 20 décembre 1948. Et du :  HAVRE LIBRE du 21 décembre 1948
 

REMISE DE LA CRAVATE DE COMMANDEUR le 19 décembre 1948
 

     19 Décembre 1948. Date mémorable pour les témoins de l’apothéose, selon le terme justement employé par M. André Marie, garde des Sceaux, d’un homme dont la vie, si elle n’était la glorification du travail, paraitrait un conte fée.

    Car si la distinction qui honore M. Couturier est exceptionnelle, c’est qu’elle est motivée par des mérites également exceptionnels définis heureusement à des titres divers, par MM. André Marie, Coty, Bettencourt, Gallais, Lejeune, Cartier et Rogue, avec l’assentiment enthousiaste d’une assistance représentant les corps sociaux, économiques, politiques et administratifs du département. Aussi bien la journée du 19 décembre comprit elle deux phases distinctes : la première rendit hommage au grand industriel et à l’administrateur éminent qu’est M. Gustave Couturier, el la seconde revêtit un aspect familial, patron et employés fêtant dans l’intimité, un événement qui resserre des liens d’affection datant, pour certains, de plus d’un demi-siècle.

La Cérémonie, devant le monument de la victoire :

     Précédés de la Lyre Maritime, le ministre de la Justice, M. Couturier, et les personnalités présentes, allèrent déposer à l'issue de la cérémonie, une couronne d'œillets en hommage aux Morts des deux guerres. La dislocation du cortège eut lieu après l'exécution de l'hymne national. 

La Cérémonie, aux Ets Gustave COUTURIER

     Dans l’une des grandes salles des immenses établissements décorée avec un goût parfait, sept longues tables avaient été dressées pour le vin d’honneur offert aux invités autour desquelles prirent place près d’un millier de personnes. Des écussons de drapeaux surmontés de croix de la Légion d’honneur confectionnées avec des œillets rouges jetaient une note gaie.

     La table d’honneur était semée à profusion d’œillets, d’anémones et de dahlias pourpres.  La draperie du fond étant semée au centre d’une magnifique croix étoilée en satin.La Lyre Maritime sous les ordres de MM. Devry et Vaillant, fit entendre à diverses reprises, les meilleurs morceaux de son répertoire.
 

      À l’heure prévue au programme, M. André Marie, vice-président du Conseil, fit son entrée accompagnée de M. Couturier, de M. Coty, vice-président du Conseil de la République, de M. Mairey, préfet de la Seine-Inférieure, de M. Severie, sous-préfet du Havre, Papeloux, chef de Cabinet du Garde des Sceaux, Chastellain, député-maire de Rouen, Hautemer, chef du Secrétariat particulier du ministère de l’Intérieur et du Commerce.

      Mmes André Marie, Coty, Mairey et Melle Marie étaient également aux côtés de la famille de M. Couturier : M. le docteur d’Alençon Mme et leurs enfants, et M. et Mme Renouf.

     Parmi l’assistance nous avons noté au hasard du crayon : MM. Gallais, Le Monnier, Tournis, Marest, adjoint au maire, ainsi que les membres du Conseil Municipal : MM. Henri Monnier et E. Moré, président et vice-préident du tribunal de commerce et le bureau de Fécamp : MM. Levasseur, Chédru, Cherfils, Hauchecorne, Le Mée, Lebreton, Bettencourt, conseillers généraux du département.

     MM. les chanoines Olivier et Decaux, les présidents des Sociétés patriotiques, les représentants du Commerce et de l’industrie. Figuraient également MM. Tony Larue, vice-président du Conseil Général ; Grey secrétaire général de la Préfecture ; Bouteiller, directeur régional et Bragard directeur départemental du Contrôle Economique ; H. Monnier, président de la Chambre de Commerce de Fécamp.

     MM. André Lejeune, président de l’Union interfédérale des Industries de l’Habillement : Darnat, président d’honneur de la Fédération des Fabricants de Confection Masculine ; Offrey, secrétaire général de l’Union interfédérale des industries de l’Habillement ; Pizon, vice-président de la Fédération des fabricants de la Confection Féminine ; Macé, vice-président de la Chambre Syndicale de la Confection ; Clarenson, président du Syndicat et de l’Industrie textile d’Elbeuf.

      M. Forget, directeur régional de l’Agence Havas.
 

      Dans une pensée délicate, tous les officiers et chevaliers de la Légion d’honneur étaient venus rendre hommage au nouveau commandeur de leur ordre.

MM. Avenel, secrétaire général de la mairie ; Vallery directeur des services techniques ; Dubuc, capitaine de pompiers ; les employés municipaux, les représentants des diverses administrations publiques et locales, M. Cartier directeur à la tête des cadres et ouvriers des Ets G. Couturier étaient également présents.
 

      Le service d’ordre aux abords de la salle était impeccablement assuré par la Police d’Etat, sos les ordres de M. Favey, Commissaire de Police.

M. Gallais, premier adjoint au maire, ouvrit la série des discours.

     Après avoir souhaité la bienvenue, au nom du Conseil Municipal, à M. André Marie et aux éminentes personnalités présentes, M. Gallais, rappela l’œuvre municipale, si vaste, si diverse et si généreuse aussi, accomplie par le maire de Fécamp. Clic, pour aller à la page

      M. Bettencourt, benjamin du Conseil Général, prend ensuite la parole et dans un langage spirituel, brosse le portrait du doyen d’âge de l’Assemblée départementale, objet de l’affection de tous ses collègues sans distinction d’opinion unanime à féliciter l’homme qui ne leur donne l’exemple que du travail, du sens des responsabilités et des devoirs civiques.

      “Votre vitalité magnifique, votre cran, qui vous a permis d’édifier une œuvre immense à la force du poignet, a fait de vous aussi, un des plus vaillants serviteurs de la démocratie et de la République” dit M. Bettencourt dont la péroraison est un hommage à la vie toute de noblesse, de travail, de labeur opiniâtre et de dévouement de M. G. Couturier. Clic pour aller à la page 

      M. Coty, vice-président du Conseil de la république vient dire à son tour toute l’estime, l’affection qui le lient à un homme dont il a pu apprécier au Conseil Général tout d’abord les éminentes qualités. Clic pour aller à la page
 

      Devant l’assistance debout, M. André Marie, après l’ouverture du ban par la lyre Maritime, prononce alors les paroles sacramentelles.

 “ Au nom du Gouvernement de la République et en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je vous fais commandeur de la Légion d’honneur !”
 

      Et sous les applaudissements remettant les insignes de son nouveau grade à M. Couturier, lui donne l’accolade.

La Marseillaise éclate et le Garde des Sceaux, d’une voix forte, habituée à dominer les tumultes des Assemblées parlementaires, fait un brillant éloge du nouveau commandeur. Clic pour aller à la page 

      M. Couturier, répondant à M. André Marie, dit son émotion en face de l’ampleur de cette manifestation et les éloges qui viennent de lui être adressés et remercie le ministre pour ses marques de sympathie dont il conservera avec l’inoubliable souvenir, la plus profonde reconnaissance. Clic pour aller à la page 

Quelques photos de cette cérémonie dues à Pierre Bergoin
 

 
 Ainsi se termine la cérémonie officille du matin. Rendez-vous était prit, pour l'après-midi à la “fête familiale”  reservée aux personnel et à quelques amis.
 
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