FÉCAMP-FESTIF - La FÊTE EN SALLE
Dernière mise à jour : 26 février 2017


     La Musique :
 

      La partition est pimpante comme il convient. Les vieux airs y fourmillent et c’est tant mieux. Mais il y a beaucoup de jolis airs nouveaux dus à l’auteur lui-même. Les airs du Réveil de la princesse, au joyeux refrain, la grande valse des devantures, la chanson du Terre-Neuvas, la valse marine, la chanson du cinquantenaire, sont d’une musique charmante que le monde comprend et que tout le monde retiendra.
 

      M. Moreau, l’excellent directeur, a orchestré le tout avec son fin talent. Il a dirigé l’orchestre avec sa maestria habituelle et ses trente-cinq musiciens méritent vraiment les applaudissements qu’on leur a décerné, notamment après l’exécution de la marche du cinquantenaire, de M. Moreau et de la Marche Lorraine, de Ganne, au défilé des provinces françaises.
 

     Enfin rendons un hommage et disons un merci bien mérité à M. Fouassier l’excellent cor-solo, qui avait assumé la lourde tâche de copier les partitions.

     L'interprétation

 

      M. Louis Solsou, le dévoué président de la Symphonie, a déployé une activité inlassable, pour mettre au point l’interprétation de la revue. Son habileté, sa ténacité ont triomphés des difficultés de toutes sortes que le public ne soupçonne pas. Malgré le poids écrasant de la direction générale, il avait tenu à assurer les fonctions si importantes de régisseur de scène. Vraiment il a été à la peine. Mettons-le hautement et le premier à l’honneur.

La préparation des chants et des chœurs est l’œuvre de M. Edmond Rousseau, l’actif secrétaire, qui fut toujours sur la brèche aux côtés du président et aux côtés de ses camarades. MM. Solsou et Rousseau peuvent être satisfaits. L’interprétation a contenté et contentera les plus difficiles.
 

      Commère et compère sont des mieux assortis. Mme Leboiteux, la sympathique artiste rouennaise, est une princesse accomplie dont on aime le jeu et la voix. M. Raymond Lanctuit est un habitué de toutes les revues fécampoises. Il chante et joue parfaitement, Rataplan pour le compère et la commère !
 

      Mme Sylvia Bocquet, des Folies Bergères du Havre, donne son meilleur rôle dans la maman à Julie ; c’est criant de naturel et de vie, elle contribue pour une grande part au succès du premier acte et de toute la revue.
 

     Mme Lefebvre-Lebrun, des grands concerts de Rouen, est charmante sous ses atours successifs. Elle est particulièrement une pêcheuse délicieuse et prête une jolie tournure à Dame Bénédictine.
 

     Mlle M. Halley, gracieux talent, talent en herbe, chante gentiment la chanson de la Puériculture. Mlles Leconte, Panel, Marthe et Marie Favro, et Lambert sont des choristes bien exercés et chacun les a admirés dans les costumes de nos provinces françaises.

Le comique fécampois Séverin Lair remporte le plus vif succès dans le rôle de Julie la « bobonne » de Theuville-aux-Maillots. Ne le séparons point de M. Couroy, qui a joué en José Cabillot, de Saint-Pierre en -Port, nous a campé une silhouette de campagnard et de marin absolument réussie. Dans ses autres rôles. Séverin Lair n’a pas été moins goûté, et M. Courroy, vieux loup de mer où fringant officier a déclamé de très beaux vers de Richepin et de René Fauchois. Enfin ces deux excellents artistes méritent une dernière mention pour leur duo hilarant « té pis mé ». A eux seuls ils mériteraient qu’on aille voir la revue !
 

      M. Tronel - Fécamp-grogne - et le cinquantenaire - est toujours le fin chanteur humoristique dont l’éloge n’est plus à faire. M. Nicolle est très drôle en chauffard, en directeur de fanfare, et en représentant de l’Angleterre aux fêtes de la Bénédictine. M. A. Lozé joue avec sureté le rôle épisodique de Grand César et celui de Fécamp Rataplan. Les autre amateurs MM. R. Sery, Braquehaie, Gillet, Delamare, Langlois, Saunier, André Lozé, Delamotte, René Craquelin et M. Sery sont dignes de la perfection des principaux interprètes. Somme toute, la collaboration des amateurs fécampois fait très bonne figure auprès des artistes professionnels de Rouen et du Havre.
 

      Félicitons les uns et les autres de ce que M. Gillet, l’Auxiliaire précieux que l’on connait n’a pas eu trop besoin de leur souffler !

 

     La mise en scène.
 

      Nous avons parlé, au passage, des décors de M. Grugeon, si justement goûtés par leur couleur vraiment locale.  Tous les détails de la mise en scène ont été réglés par l’habileté ingénieuse de MM. Lebon tapissier, SLair, régisseur général expérimenté, et M. Courroy, répétiteur à la diction impeccable.
 

     Les costumes étaient d’une fraîcheur que tout le monde a remarquée. C’est l’habitude du reste de la maison Gaillot père et fils de Rouen. Ces Messieurs sont venus eux-mêmes grimer les artistes et ils ont réalisé deux petits chefs-d’œuvre : il fut allé voir les têtes de Machefer, Conseiller municipal, et de M. Jourdain photographe . . .  C’est de la photographie vivante.
 

     L’auteur, lui aussi, a contribué à la mise en scène en fabricant de toutes pièces les miniatures des devantures fécampoises. C’est de la menuiserie artistique, dont l’idée et la réalisation plairont certainement à nos commerçants.
 

     Enfin nous devons une mention aux dévoués commissaires de la symphonie, MM. Cécilien Renault, vice-président, Rogeret, Delône, Ernest Lair et Leleu. L’ordre a été parfait. Les entr’actes n’ont pas été trop longs, et la représentation a été achevée à minuit. Ce sont là, dira-t-on des détails. Mais ces détails ont une importance capitale auprès d’un public qui aime les spectacles bien ordonnés, commençant à l’heure et finissant tôt.
 

     Nous avons dit que la Symphonie tenait, avec Fécamp-Rataplan, un vrai et durable succès. Nous le souhaitons de tout cœur. Le talent de l’auteur, les efforts de la direction et des membres de la Symphonie, l’entrain des interprètes, la joliesse des airs, la tenue parfaite de la revue méritent que le public fécampois vienne nombreux aux représentations qui vont suivre.
 

     Il y viendra, et dès ce soir, pour y retourner avec plus d’enthousiasme que jamais, quand on annoncera des scènes nouvelles.

On nous en promet une des plus amusantes.

    
Mais chut . . . Nous serons indiscrets en temps opportun.