Suite de la page : la physionomie de la ville ........
 

      Les Concours :

     Les concours ont eu lieu durant toute la journée dans les différentes salles ou cours mises à la disposition du comité. Nous publierons demain le palmarès complet. Disons simplement aujourd’hui que les différentes sociétés obtinrent presque toutes de brillants résultats.
 

     Mentionnons de nouveau les succès des Enfants de Saint-Nicolas, fanfare de la Corporation des tonneliers et ouvriers des caves de Reims, la Fraternelle d’Ozoir-la-Ferrière, la fanfare libre de Sucy-en-Brie, la Cécilienne d’Abscon, l’Athénée musical de Déville-lès-Rouen.

Parmi les morceaux imposés, signalons le chœur d’excellence pour les orphéons, composition de M. Bourgault-Ducoudray, président du jury, et qui a pour titre « Berthe aux grands pieds. »
 

     Dans les premières, secondes et troisièmes divisions, les morceaux étaient de M. de Buissy, directeur de la musique municipale de Fécamp. Le premier, “Après les Brumes” est écrit sur un poème de notre confrère M. Albert Herrenschmidt, rédacteur au Petit Havre. Les paroles du second étaient de M. Guy de Lourcade, sous le titre de “Juillet”. le morceau d’ensemble était l’excellente composition “Bois-Rosé” de M. F. Moreau, directeur de l’harmonie de la Bénédictine. La soirée a été agrémentée par une série de concerts artistiques, dans le théâtre du nouveau Casino et dans la salle defêtes du Val-aux-Clercs, par toutes les sociétés, orphéons, harmonie et fanfares, de 1^ère division, supérieure et excellence, pendant que, sur les différentes places de la ville, les trompettes et diverses sociétés se faisaient entendre, à la grande satisfaction de la population et de ses visiteurs.
 

     Un bal sous les halles, a terminé gaiement cette première journée des fêtes, merveilleusement favorisée par un temps splendide. Souhaitons le même succès à la deuxième journée.

Journal de Rouen 31 mai 1909  - Archives départementales de Seine-Maritime - cote : JPL 3_236
 

 Deuxième journée :
 

      La deuxième journée du concours de musique de Fécamp n’a pas été moins favorisé que la première. Le temps a été splendide et la foule était toute aussi nombreuse que la veille.
 

      La matinée a été presque entièrement consacrée aux concours individuels de solistes. Ces concours qui étaient publics, ont été ainsi distribués : salle du Val-aux-Clercs, partie chant : ténors, barytons, basses ; partie instruments : mandolines, clarinettes, hautbois ; - Salle de l’Union : instruments à vent, pistons, bugles et barytons basses et contrebasses ; - Ecole de filles de l’hôtel-de-Ville : instruments à vent et embouchures, saxophones, pistons, bugles, altos, trombones, contrebasses.
 

     Une foule compacte se pressait dans chaque salle de concours et elle ne manquait pas de témoigner par ses applaudissements la satisfaction que lui procuraient les artistes. Il nous faut faire une mention spéciale pour M. Planterose, directeur de la Lyre orphéonique de Louviers, qui a obtenu un très vif succès et qui s’était déjà signalé lé veille au Casino où il a tenu son rôle de baryton dans « Nuit d’orient » de Luigini, tout en dirigeant son orphéon. Il lui a été d’ailleurs attribué le premier prix.
 

     A neuf heures, à l’église de la Sainte-Trinité, une grand’messe en musique a été célébrée par les Enfants de Saint-Nicolas, l’excellente harmonie dont nous signalions déjà hier la grande valeur. A cette messe elle a exécuté quatre morceaux qui ont fait valoir une fois de plus ses brillantes qualités.
 

     Puisque nous parlons de cette société, mentionnons ce détail : elle était descendue dans l’ancien établissement des Frères de Fécamp, qui est fermé par suite des lois sur la séparation, et qui avait été gracieusement mis à la disposition de la société par la municipalité. L’installation des Enfants de Saint-Nicolas dans cet établissement, était tout à fait pittoresque. Ils avaient aménagé eux-mêmes leur cuisine et tous les services nécessaires ; ils avaient dressé des lits de camp dans les anciennes salles de classe et les tables du réfectoire avaient été placées dans l’ancienne chapelle.

A midi, un banquet réunissait dans la salle du casino les organisateurs de la fête, les membres du jury, les présidents de section et quelques autres notabilités, parmi lesquelles nous citerons MM. Camille Dubosc, président du tribunal de commerce, René Gayant.

     À partir de deux heures, les différentes sociétés se sont fait entendre dans plusieurs quartiers de la ville et là encore le public a fait fête aux artistes et spécialement à ceux des sociétés qui avaient le mieux réussi dans les concours. Les Enfants de Saint-Nicolas durent se prodiguer, car partout on les réclamait.
 

     La fête musicale proprement dite a pris fin par l’exécution du morceau d’ensemble « Bois-Rosé », de M. F. Moreau. Cette page musicale que nous annoncions hier, a obtenu un splendide succès. La place Thiers, où avait lieu l’exécution, était noire de monde, et la foule applaudissait à tout rompre.

La distribution des récompenses eut lieu vers cinq heures et demie et les applaudissements de la foule, à l’appel de chaque lauréat, témoignait en une dernière fois la joie que lui avait procurée les deux excellentes journées qui allaient bientôt s’achever.
Le soir les fêtes de quartiers ont battu leur plein comme la veille et les illuminations de toutes les rues, des établissements publics et de nombreuses maisons particulières donnèrent à la ville un aspect absolument féérique. Ici nous devons citer l’effet particulièrement brillant par la ruche et les abeilles, toutes lumineuses, qui ornaient La Maison des Abeilles.
 

     Il nous faut maintenant adresser des félicitations aux commissaires des sociétés qui se sont acquittés de leur délicate mission avec beaucoup de tact et de dévouement......  ?

Journal de Rouen 1er juin 1909 - Archives départementales de Seine-Maritime - cote : JPL 3_236

 ...... suivait le (long) palmarès de ce concours. L'article complet peut être consulté sur le site des Archives départementales de Seine-Maritime.

      LU DANS LA PRESSE :
 

    La Société commerciale des fêtes de Fécamp ne doit pas regretter la peine qu’elle s’est donnée depuis plusieurs mois pour préparer le grand concours national de musique. La première journée fut en effet un succès complet. Dès la veille, une foule considérable arrivait à Fécamp et bientôt il ne restait plus une chambre disponible dans les hôtels. Hier la foule n’a cessé d’affluer à chaque train et il n’est pas exagéré de dire que l’on pouvait à peine avancer dans les principales rues de la ville...... 

RETOUR