ÉCAMP-FESTIF - ANNEXES - Galerie de Personnages
Page créée le 20 décembre 2017
Journal de Fécamp 18 mars 1931

Au Cercle Symphonique de Fécamp
La Promotion Violette
 
      Dans la liste des nouveaux officiers d’Académie, nous relevons avec plaisir les noms du distingué premier chef d’orchestre du “Cercle Symphonique Amical de Fécamp“, M. Lucien Verhaeghen, éditeur de musique à Rouen, et ceux de MM. Angelbert Ferrand, secrétaire adjoint, et Maurice Hauchecorne, tous deux membres actifs de cette brillante phalange artistique.

      M. Lucien Verhaeghen, né à Ypres, la petite ville de la Flandre Belge, si renommée autrefois par ses majestueuses halles du XIVe siècle et sa cathédrale Saint-Martin, y fit de très sérieuses études musicales, tant comme organiste que pianiste et violoniste. En 1914, la guerre et l’invasion l’y surprirent et l’en chassèrent. Avec sa famille il se réfugiât en France, comme tant d’autres de ses compatriotes et, en 1918, il arrivait à Fécamp, comme mobilisé dans les locaux de Comptabilité des Quartiers-Maîtres de l’armée belge, et de suite ses divers talents musicaux sont mis à profit. Violon-solo au groupe symphonique du “Foyer Belge”, il tient le grand orgue le dimanche, à l’Abbaye, à la Messe des Belges, qui a lieu à 11 h. et demie ; il organise et dirige à la satisfaction générale, un groupement de chœurs mixtes. En avril 1919, à la démobilisation, il retourne quelques mois en Belgique, mais en septembre, il est redemandé à Fécamp par M. Louis Solsou, président, pour diriger l’orchestre de la “Symphonie Amicale” qui, ayant perdu son chef, M. Moreau, n’avait pas encore été reconstituée.

      Tout le monde sait avec quelle activité se firent les premières répétitions et le succès qu’obtinrent trois premiers concerts donnés successivement en novembre et en décembre, bien que le jeune et infatigable chef d’orchestre menât de front son double professorat de piano et de violon et la direction avec son frère Joseph, des orchestres des cinémas de la Chaumière er du Casino.

      Depuis douze ans, la Symphonie Amicale et le Cercle Symphonique ont triomphé tour à tour, sous l’habile et compétente direction de M. Lucien Verhaeghen dans de nombreux Concerts artistiques ou dans l’interprétation toujours très soignées de nos revues locales.

       En 1921, c’est aussi la création de “Chœurs Mixtes” qui participent à l’execution de Messes avec orchestre dans nos deux paroisses locales ou qui prêtent leur concours à des concerts de bienfaisance, tels celui au profit du “Village de Seuzey”

       Ajoutons enfin pour essayer d’être complet que M. Lucien Verhaeghen a toujours fait montre d’un réel talent de violoniste et de pianiste-accompagnateur, au cours des très nombreuses auditions musicales qui se sont données, depuis ces douze dernières années dans notre cité.

      Les titres de M. Lucien Verhaeghen étaient, on le voit de nature à retenir l’attention des Pouvoirs publics : aussi la distinction qui lui est décernée sera-t-elle favorablement accueillie dans tous les milieux fécampois.

      M. Angelbert Ferrand, né à Surtauville le 30 avril 1867, est originaire de l’Eure, où il fit ses premières études musicales en débutant en 1880 dans la fanfare de Daubeuf-la-Campagne. Ensuite il vint en Seine-Inférieure et fit partie successivement des fanfares de Saint-Romain-de-Colbosc, de Goderville, de Sanvic, et de la Lyre Maritime du Havre. Nommé instituteur à Fécamp, il fit partie, pendant plus de vingt ans, de la fanfare municipale Les Enfants de Fécamp, où il tint avec distinction la partie de premier bugle, puis on le trouve successivement, comme violoncelle dans toutes les symphonies qui se sont créées à Fécamp depuis 1900. Son dévouement et son zèle très ardent y ont été et sont toujours proverbiaux.

      Rappelons enfin, ainsi que nous l’avons déjà écrit, que M. Maurice Hauchecorne, contrebassiste, a été, lui aussi, tout récemment promu au titre du “Cercle Symphonique Amical”.

      Que MM. Lucien Verhaeghen, Angelbert, Ferrand et Maurice Hauchecorne veuillent bien trouver ici l’assurance du plaisir que procurent à leurs amis du “Cercle” et à nos concitoyens les distinctions qui leur ont été conférées.
                                                                                                                                                              Un Symphoniste.


                                                                                                                                                                 RETOUR