CAMP-FESTIF -
Page créée le 30 mars 2018


Le cortège historique.
 

      Préludant aux fêtes du lendemain, une grande retraite aux flambeaux avait lieu samedi soir avec le concours de la Compagnie Sapeurs-Pompiers et de la Fanfare de la Lyre Maritime. À l’issue de la retraite, les bals de quartiers retinrent danseuses et danseurs jusqu’au petit jour.

       Puis le dimanche dans la rue au soleil, nous avons retrouvé la vieille France, celle de toutes les époques.

      Les claquements de sabots ferrés sur les pavés, des costumes bigarrés, des oriflammes, des étendards, tout était dans ce défilé, réalisé au prix des pires sacrifices. La seule location des costumes a couté 400 000 francs, pour que Fécamp fut en liesse. Le nombre de ses chars des chevaux et des figurants, (ils étaient plus de 700), avaient une couleur intense et ce fut un tour de force que d’avoir réalisé une pareille cavalcade en des temps aussi difficiles.


     Malheureusement, un pénible accident est venu voiler la joie populaire. Au départ du cortège, les chevaux du char de la rue Arquaise prirent peur en présence de la foule. Il s’en suivit une ambardée de la voiture et Mme Fouquet qui assistait en spectateur au défilé fut coincée contre un mur. Ecrasée, elle devait mourir peu après son transfert à l’hôpital. Mme Fouquet, très estimée à Fécamp habitait rue du Nid-de-Verdier. Elle était âgée de 49 ans et son mari est chef cantonnier des Ponts et Chaussées de la ville. 

      Ce cortège historique a fait défiler dans les rues pavoisées de la ville les chars des quartiers, accompagnés par :  Les Trompettes du Havre, les fanfares de Neufchâtel-en Bray, de Valmont, de St Romain-de-Colbosc, les Céciliens de Bolbec, Sassetot-le-Mauconduit, le Réveil de Duclair et la Lyre Maritime, c’est-à-dire que plus de quatre cent cinquante instrumentistes participèrent à ce cortège.

     En tête, après la voiture fleurie de la Société Commerciale des Fêtes, le Comité du quartier Saint-Ouen ouvrait la marche avec Sa Trirème Romaine et son escorte guerrière du Camp du Canada, puis suivait :

Le Drakkar, du Comité du Port,
La Porte du Bail au Moyen Age
L’Elixir de Vie avec ses alchimistes du comité du Quartier de l’Hôtel-de-Ville ;
Le sire de Bois Rosé gouverneur de Fescan et sa suite
Le Carrosse d’Henri IV et le Ministre Sully, la Poule au pot et ses petits marmitons.
Le Char de Louis XIV, avec sa cour et le ministre Mazarin, reconstitution du Comité des Hallettes et rue Arquaise,
Le jardin d’Apollon, également du Comité des Hallettes et rue Arquaise,
Le Char de la Bastille avec ses généraux de la Révolution, Bonaparte, Dumouriez, Kellerman ; Danton, Robespierre, Mirabeau et le Tiers-Etat était l’œuvre du Comité de la rue Queue-de-Renard. Le soir il sera embrasé au cours d’une scène rappelant la prise de la Bastille le 14 juillet 1789 par le peuple de Paris.
Enfin le Bal Musette et le Char du Moulin de la Galette font la clôture.

 

      Partant de la route de Rouen, il parcourt les rues : des Forts et Jacques-Huet, les places Bellet et Saint-Étienne, puis poursuit par les rues Félix Faure, Théagène Boufart, d’Étretat, Georges Cuvier, le boulevard des Belges, les rues, Louis Caron, de la Plage, les quais Vicomté et Bérigny, l’avenue Gambetta, les places Saint-Étienne et Thiers, les rues Alexandre Legros, Paul-Casimir Périer. Enfin le cortège gagne la place de l’Hôtel-de-Ville où a lieu la dislocation, après que la Lyre Maritime sous la direction de M. Devry eut interprété Sambre et Meuse et l’exécution d’un morceau d’ensemble Grenadiers du Caucase par les sociétés dirigées avec maestria par le chef de la fanfare de Neufchâtel-en-Bray.
 

       À la nuit tombante, une grande fête de quartier illumina la ville entière. Un concert, donné place Thiers, par la “Lyre Maritime”, fut très apprécié. Et des bals réunirent jeunes et vieux dans un même enthousiasme.