La cure de la reine Hortense

Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais est née le 10 avril 1783 à Paris. Son père, le vicomte Alexandre de Beauharnais avait, épousé Marie-Josèphe de la Pagerie, plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, le 13 décembre 1779. Le vicomte, était âgé de 19 ans, sa jeune épouse, de 16 ans.
Après quinze années de mariage, le vicomte, Alexandre de Beauharnais, qui n'avait alors que 34 ans est guillotiné le 23 juillet 1794, deux années de veuvage, et Joséphine épousera le 9 mars 1796, en secondes noces, Napoléon Bonaparte ;
Avec ce mariage, Napoléon décide d’adopter la jeune Hortense, et son frère ainé Eugène. En 1799, Bonaparte prend le pouvoir et donne à la France un nouveau type de gouvernement le consulat. À 16 ans, Hortense de Beauharnais est la fille de l’homme le plus puissant de France.
Joséphine, qui tient à se concilier la famille Bonaparte, qui la jalouse voire la hait, souhaite une nouvelle union pour sceller l’alliance des familles Bonaparte et Beauharnais. Elle fait marier sa fille, Hortense, à Louis Bonaparte, l’un des frères cadet du Premier Consul.

La cérémonie de mariage est célébrée au Palais des Tuileries le 6 janvier 1802, entre Hortense qui est âgée de 19 ans et Louis de 24 ans. Hortense devient alors la belle-sœur de son beau-père.
Le couple a trois fils :

- Napoléon-Charles Bonaparte, né le 10 octobre 1802, décédé le 5 mai 1807 - Prince impérial.
- Napoléon-Louis le 11 octobre 1804, décédé le 27 mars 1831 - Prince royal de Hollande en 1806
- Charles Louis Napoléon le 20 avril 1808, c’est le futur Napoléon III, Empereur des Français.

Hortense de Beauharnais et son fils Napoléon-Charles,
Peint par David - Bing.com/imges

En 1804, Louis et Hortense font l’acquisition du château de Saint-Leu. (situé à St-Leu la Forêt - Val d'Oise). Hortense y donne des fêtes brillantes. Ils le conserveront jusqu’en 1815.
Louis devenant roi de Hollande en 1806, Hortense devient elle-même reine consort de Hollande (d’où son surnom de reine Hortense). Son règne ne durera que 4 ans et 26 jours (5 juin 1806-1^er juillet 1810), date à laquelle le royaume de Hollande est annexé par Napoléon 1^er. Elle restera, pour la mémoire La reine Hortense !

C’est à partir de cette date (1810) qu’elle se rend chaque année pour une cure thermale à Aix-les-Bains (à l’époque giron du royaume de Sardaigne). Au printemps 1813, alors qu’elle terminait sa cure annuelle, le docteur Lasserre, assuré que la poitrine n’était pas atteinte, jugea que des bains de mer contribueraient à donner des forces à sa malade. Il l'engagea donc à en aller prendre. Hortense s'y décida et partit pour Dieppe avec toute sa maisonnée.
Pour aller à Dieppe, il fallut passer par Paris. La reine s'arrêta quelques jours à Saint-Leu, prit ses enfants avec leur sous-gouvernante, Mme de Boucheporn, M. de Marmold et l'abbé Bertrand. Elle emmena aussi une dame du palais, Mme Harel, jeune femme hollandaise. Ainsi complétée, la caravane se remit en route, pour l'établissement de bains de Dieppe.

Cet établissement avait été fondé par M. de Paris, un poulieur local ; il n'était dans son origine, qu'une baraque de charpentier de navires qui avait été aménagée pour sa nouvelle destination. Ayant été informé que la reine Hortense se disposait à venir prendre des bains à Dieppe, Stanislas Girardin, alors préfet de la Seine-Inférieure, fit construire pour elle, sur la grève par M. de Paris, un petit pavillon en colombage, que l'on avait pavoisé de drapeaux et de banderoles. La reine Hortense ne séjourna pas à Dieppe ; elle habitait le château de M. de Bois-Hébert, à Offranville.

Son pavillon sur la plage, contenait un salon, une chambre et un cabinet. C'est là qu'Hortense revêtait son costume de bain. Il était assez laid, par

parenthèse, le costume de bain de la reine, avec sa couleur chocolat et son pantalon descendant pudiquement jusqu'au talon. Hortense avait en province une réputation, très justifiée du reste, de grande coquette. Ces sortes de femmes ont toujours eu le don d'exciter la curiosité publique. Dès qu'on sut, à Dieppe, qu'elle était arrivée, chacun voulut jouir du spectacle du bain de la reine. Mais le long costume chocolat désappointa les curieux. Deux vigoureux baigneurs portaient Hortense dans leurs bras, la plongeaient dans la vague et la rapportaient, tout courants, dans son pavillon. A vrai dire, c'était plutôt une douche qu'un bain, elle n'en prit d'ailleurs pas beaucoup ; elle se baigna, dit M. Feret, huit ou dix fois seulement. Mais elle ne put cependant en supporter l'excitante fatigue. Le docteur Lasserre prescrivit alors des bains de mer chauds, dont elle se trouva mieux.

Il n'est pas de bons bains de mer sans accompagnement d'excursions. La reine allait voir les environs de Dieppe, elle allait à Puys, elle allait dans la vallée d'Arques, visitait le château... Mais le temps se mit à la pluie, il fit même assez froid, et Hortense, qui n'aimait pas le froid, surtout au bord de la mer, voulut rentrer à Paris. On était au mois de septembre, il n'y avait plus à espérer un retour de chaleur, on partit.
Après la Reine Hortense ce fut la duchesse de Montebello qui vint avec sa famille ; puis les Anglais qui, après avoir été longtemps privés du droit de séjourner sur le continent, débarquèrent à Dieppe avec bonheur, apportant chez nous, avec l'habitude et la mode du bain, le goût de l'étude des monuments du moyen-âge.

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Wikipédia l’encyclopédie libre
La reine Hortense d'après les temoignages des contemporains - tome 2 - par Joseph Turquan
Gallica – Site de la B.N.F

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