FÉCAMP FESTIF - Galerie de personnages
Bas-relief du fronton de la salle du Val-aux-Clercs    
Page créée le 05.05.2016 - Dernière mise à jour 21.03.2017
 
 

Hommages rendus par la presse locale à :

Adrien CONSTANTIN

 
  Mort de M. Adrien CONSTANTIN Ancien Vice-Consul de Danemark :
   

     Nous avons appris avec un sentiment de vif regret la mort de M. Adrien Constantin, ancien négociant, officier d’Académie, chevalier de l’ordre royal de Danebrog, ancien Vice-Consul de Danemark, membre de la Société des Gens de Lettres et de la Société des Auteurs, ancien président de la Symphonie Amicale de Fécamp survenue lundi dernier dans sa 71ème année.
 

     Avec sa disparition s’allonge la liste de ceux qui ont illustré une époque de la vie locale et ont mérité que leur nom figure au Livre d’Or de la Petite Patrie qu’ils n’ont jamais cessé de défendre et d’entourer d’un profond amour.

Le défunt appartenait à l’une des plus anciennes familles fécampoises. N’était-il pas le second fils et associé de notre regretté concitoyen, Alexandre Constantin qui occupa une place importante dans le négoce du bois d’importation, et fut une des personnalités les plus en vue à tous égards de Fécamp et de la région ?
 

     Possédant une culture générale étendue et très versé dans l’usage des langues étrangères, M. Adrien Constantin se trouva tout désigné pour succéder à son père (lui-même polyglotte émérite) comme Vice-Consul du Danemark, fonction qu’il occupa jusqu’à ces dernières années. Mais M. Adrien Constantin était surtout artiste et musicien, compositeur et auteur, il se servait avec une égale aisance de l’archet et de la plume. C’est ainsi qu’il présida, pendant de longues années aux destinées du groupe artistique fondé sous le titre de “Symphonie Amicale” – dont nos concitoyens n’ont pas oublié les heureuses réalisations.
 

     Revuiste doué des meilleures qualités d’observation et sachant tirer profit de son esprit critique et subtil, il fut le premier, sinon le dernier aussi, à composer et à mettre en musique d’innombrables scènes locales qui firent la joie d’un public avide de les entendre d’une année à l’autre. Ami des arts et des lettres, il les cultiva sans relâche, mais en amateur averti, sans éclat, dans le but surtout, d’y trouver une joie personnelle et d’offrir, sans prétention, un délassement à ses concitoyens, il sut faire profiter les autres des dons qu’il avait reçus et de l’érudition qu’il avait acquise, et pour beaucoup, il fut un guide sur et un maître précieux.
 

     Frappé dans ses affections les plus chères par des deuils, avançant en âge, M. Adrien Constantin a vu ses forces décliner au cours des derniers mois, et on ne le vit plus guère en ville.

Notons un détail qui témoigne des qualités de Cœur de ce fécampois qui nous quitte après une retraite due à son état de santé, mais qui ne devait pas le faire oublier : c’était pendant la guerre de 1914-1918 M. Adrien Constantin comprit vite comment il pouvait se rendre utile et bienfaisant. Il offrit ses services à l’Hôpital Auxiliaire installé dans les dépendances du Collège de Jeunes-Filles, et là, il partagea son temps entre l’administration proprement dite de cet hôpital et l’organisation de fêtes et concerts pour les blessés.
 

     À divers points de vue, ses qualités furent vivement appréciées et lui valurent très justement la reconnaissance de tous.
Le souvenir de notre sympathique concitoyen demeurera toujours vivace dans l’esprit de ceux qui l’ont connu en pleine activité spirituelle. Son nom restera dans les annales de notre cité, dont il fut un enfant affectionné.

 

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     Dans la douloureuse épreuve qui les frappe, nous prions Mme Adrien Constantin, ses enfants, et toute la famille, d’agréer nos condoléances bien sincères.

“Coupure de presse”, (Journal de Fécamp du 19 octobre 1943) et photo d'Adrien Constantin 

aimablement mises à notre disposition par la famille. 

     Obsèques : Les obsèques de M. Adrien Constantin ont eu lieu, hier matin, en l’Eglise Saint-Etienne :
 

     Tout ce que Fécamp comte d’amis des arts était présent. On remarquait, en particulier, une délégation du Cercle Symphonique Amical. Quelques amis du défunt avaient tenu à apporter à celui-ci un dernier et talentueux hommage. C’est ainsi que M. Ernest Richard, professeur de violon, interpréta un Oratus de sa composition, et que M. N. Larcher, baryton, a chanté Pie Jesu de Schubert. M. Louis Eudier, qui accompagnait au grand orgue, a joué, d’autre part, plusieurs morceaux de circonstance.
 

     Dans le Chœur avait pris place un orchestre composé de MM. G. Ory, Croquison, Grujon, Beauchamp, qui sous la direction de M. Louis Lahaye, ont exécuté la Marche funèbre de la “Symphonie Héroïque” (Beethoven), et Aria (Lachaume). L’orgue d’accompagnement était tenu par M. R. Dubosc.
 

     La levée du corps avait été faite par M. l’abbé Decaux, curé de la paroisse. M. l’abbé Harcourt, prête habitué, célébra l’office funèbre.
Nous nous associons à nouveau aux nombreuses marques de sympathie reçues à l’issue de la cérémonie par la famille, et nous présentons en particulier à Mme A. Constantin et à ses enfants, l’expression de nos condoléances bien sincères.

Source : Journal de Fécamp

 

      Chroniquette : Il s’éloignait…. Mais toujours était resté vivace en nous le souvenir de cet artiste, que tout Fécamp avait applaudi au temps où sa verve piquante et généreuse à la fois donnait à ses revues locales un caractère si marqué.

     Il possédait cet art avec toutes les qualités d’observateur qu’il exige. Sa grande délicatesse le portait à ne manier l’ironie qu’avec beaucoup de prudence. Ses couplets alertes devenaient vite populaires, et combien nous en pourrions encore fredonner ! Dirons-nous ce que sa conversation contenait de fines remarques et de ferveur pour tout ce qui touchait aux Arts. Il vivait une vie intérieure intense et toujours en éveil à toutes les manifestations artistiques de son Fécamp qu’il aimait tant et qu’il a si admirablement chanté.

 

     Nous nous inclinons avec émotion et reconnaissance devant Monsieur Adrien Constantin, qui nous a toujours prodigué ses encouragements et sa touchante sympathie.

Source : Journal de Fécamp