CAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS
Page créée le 28 avril 2018

 


      En marge de ces manifestations du XIIIème Centenaire, un grand prix de peinture était organisé dans l'Atelier du Peintre Jef Friboulet, situé rue de Mer. Le lauréat en fut le peintre parisien : Henri Lambert-Naudin.
     Dans le même temps l'Association des Peintres Fécampois exposait quelques œuvres de ses membres dans le salon des Ets Gustave Couturier 46, rue Alexandre Legros
(actuellement Startoon’S)

 

Le Grand Prix de Peinture - Compte-rendu paru dans Rouen Cité des Arts  n° 24, sous la plume de Claude-Roger Marx


     J’ai rarement assisté à une exposition si réussie – tant par l’affluence du vernissage que par la qualité des œuvres. Il est vrai que l’événement n’était pas banal : le Prix de la Bénédictine et il faut rendre hommage au mécénat de Monsieur André-Pierre Le Grand.
 

     Avant de commencer ma visite qui s’avère longue et difficile vu le nombre et la qualité des œuvres, il me faut remercier Jef Friboulet, mon ami et celui de tous les peintres pour le succès de son entreprise. Monter une telle pêche de vedettes n’est pas une gageure et son bateau tient bien la mer !
 

     Bêtement, nous commencerons par la porte d’entrée. Je suis revenu par temps calme, la mer humaine de la veille était partie, de même que les trop délicieux cocktails Bénédictine.
 

      Des ténors de Paris, de France et de Navarre et surtout normands s’étaient rassemblés là. Ainsi notre ami Gérard Calvet n’a pas hésité à voguer de son Montpellier natal avec une carcasse de bateau jusqu’à Fécamp.
 

      Je suivrai un ordre approximatif :
 

Toffoli est très bien avec son âne un peu comique ;
Faustino Leffetat toujours très calculateur, quoique plus lumineux ;
Ardissonne serait mieux si elle oubliait un peu son graphisme noir. ;
Le poète Desgranges mérite le succès qu’il a obtenu ;

Cara-Costéa est mon préféré. Il se sort très bien de ses blancs, jamais ennuyeux ;
Collomb très peintre et très agréable, ce qui est rare.

Marek Halter possède un métier solide aussi.
Crusat dont la toile est supérieure à ses lavandières de l’exposition de mars chez Jef Friboulet.

Reinard, très coloré, a une matière un peu égale. Il est dans la cabine-couchette avec une pléiade de vedettes ;

       Morvan dont l’éloge n’est plus à faire, voisine avec Guerrant et Raumann, sympathique débutant (il peint depuis six mois) dont la toile bien construite et très sensible a posé bien des problèmes au jury.

J’allais oublier Girod de l’Ain très à l’aise ainsi que sa fillette, jolie. Gomery est décoratif mais peut-être trop tricolore à mon sens.

Eitel-Wein très bon, quoique systématiquement froid dans sa touche.
 

      Revenons sur le pont si vous le voulez, présidé par un fécampois,

Panel, dont la toile très aérée, tient bien.

Dans un style tout différent, Cléré dont j’aime le graphisme, ne me fait pas oublier mon compatriote J.-C. Bourgeois.

Éliane Thiollier, de bonne venue, surmonte le lauréat Lambert-Naudin, que je goûte plus par sa composition que par son graphisme, et voisine avec un beau Boitel, des maisons blanches.

Mentor ne m’ennuie pas malgré sa pâte outrancière. Le rouge est beau.

Deknuyoff a fait une réussite avec son homard bleu. Grandserre, de Fécamp, malgré son jaune brutal, est bien construit et bien tâché.

François Burel est un peu froid, un peu de spontanéité serait utile.
 

      Voici le coin des “brutaux“ (j’ai entendu ça samedi dernier)

      Le vieux Raffin, qui n’a pas volé son 2e prix, est surmonté par un violon de Lonchamp que je connais trop bien, et voisine avec Tomaselli qui est plus causant par son œuvre que par sa voix.
 

      Pour monter au premier, une passerelle raide à souhait et étroite, mais là-haut nous attendent les caïds.

Théo Kerg, dont j’aime la toile bleue ; on est ainsi bien accueilli. Caillaux a une très belle nature morte, et Gaillardot toujours coloriste et bien taché. Hinrushen, un peu vibrant, mais c’est si jeune.

Guilbert a mes faveurs, aussi Allaux perdu au milieu de ces abstraits ou sympathisants tels que Elie qui mérite largement le prix de séjour ; Éliane Rosso, récent prix du Dôme, nous montrera mieux que cela en Belgique ce mois-ci.

N’oublions pas Boulnois, Lise Lamour, Jutand, Pinon et sa solide nature morte et Dechezille qui a vu l’Espagne justement, grise et blanche (Andalousie) Lauzero et Memin, deux paysagistes très sensibles.
 

      Dans la salle de la Bénédictine où sont groupées les toiles non sélectionnées, il y a de bonnes choses, ainsi Ginette Lequieu, Tsamis, les Tanaka, les Gregaldiny, G.-M. Nouvel et Guansé, Valezy.
 

       La critique est facile ! Mais le jury a été à la hauteur, présidé par Cl.-R. Marx, avec J. Chabanon, Pierre Imbourg, Roger Ville, Guy Dornand, Yvonne Bligné et tous leurs collègues de Normandie, ils ont eu un travail de titan à tirer 3 toiles de ces 99 sélectionnées.

 

      C’est peut-être ce qu’il faudra retenir le cas éventuel : 40 toiles seraient suffisantes en finale.
 

      Vive Fécamp et vive la Bénédictine.
 

Livre d'Or
 

      Un missel de maroquin rouge sur la table de Jef Friboulet. Je l'ouvre et, à la première page, je lis ce quatrain signé par le Président du Jury, Claude-Roger Marx :

Béni soit le Seigneur de la Bénédictine,
Non content de produire une exquise liqueur
Il songe également au plaisir des rétines
Et protège les arts, en grand homme de 
cœur.