CAMP-FESTIF - Les GRANDS ÉVÉNEMENTS
Page créée le 15 2018
 

La MESSE PONTIFICALE

 

     Wikipédia nous donne le rituel de cette cérémonie : Le prélat célèbre la messe au trône de sa propre cathédrale ou dans la cathédrale d'un autre évêque, si la permission lui en est accordée. Le cérémonial indique les divers vêtements que le pontife revêt comme la chape, la chasuble, la dalmatique, la tunique, les gants et les sandales liturgiques ; le pontife utilise aussi la crosse et la mitre. Le cérémonial prévoit aussi la présence de prêtres, de diacres, de sous-diacres, d'acolytes et de servants de messe. Vêtu de la cappa magna, l'évêque entre dans la cathédrale, visite le Saint-Sacrement et se rend à la chapelle, appelée la secretarium, où il assiste à l'office de tierce. Lors du chant des psaumes, il lit les prières et enfile les autres vêtements sacerdotaux.
 

      La procession menée par le thuriféraire, le porteur de croix et les acolytes se rend alors au maître-autel. L'évêque lit les prières au bas de l'autel, enfile le manipule, vénère d'un baiser l'autel et l'évangile, encense l'autel, puis se rend au trône où il officie jusqu'à l'offertoire.

      La procession menée par le thuriféraire, le porteur de croix et les acolytes se rend alors au maître-autel. L'évêque lit les prières au bas de l'autel, enfile le manipule, vénère d'un baiser l'autel et l'évangile, encense l'autel, puis se rend au trône où il officie jusqu'à l'offertoire.
     Les cérémonies sont assez semblables à celles des autres messes solennelles ; cependant, l'évêque chante Pax vobis au lieu de Dominus vobiscum, il lit l'épître, le graduel et l'évangile assis sur son trône, donne un baiser de paix à chacun de ses cinq principaux ministres. Il enlève alors ses gants, se lave les mains, se rend à l'autel ou il continue la célébration.

 

      Jehan le Pôvremoyne dans la préface de l’Ouvrage Scientifique du XIIIème Centenaire, nous décrit ce que fut ces Messe grandioses célébrées les 5 et 6 juillet, à l'Abbaye de Normandie :



     Bien avant l’office de 21 heures, une foule considérable avait envahi les nefs centrale et latérales de l’édifice treize fois centenaire, où une très belle décoration avait été mise en place. L
’Abbatiale était illuminée, admirablement décorée et – trouvaille qui frappait dès l’entrée – comme coupée en deux, entre nef et chœur, par un portique extraordinaire : deux tentures rouges, roides et verticales, qui tranchaient de toute la hauteur vertigineuse des piles de la tour-lanterne sur la blancheur crue de la pierre.



     C’était aux accents du “Cortège” de Louis Vierne, interprété au grand orgue par l’abbé Jean Teyssonneyre, curé de Bretteville, ancien élève de l’École de Piano de Rouen et de la Schola Cantorum de Paris, que le fabuleux cortège était entré peu à peu dans l’Abbatiale pour y prendre place selon son rang.


      Le “Christus Vincit”, le chant des acclamations triomphales et qu'on n'entend que dans les cathédrales normandes, devait préluder à l’office pontifical. Son exécution est toujours grandiose. L’évêque s’assied au maître-autel, face au peuple. Il porte mitre et crosse. Le prêtre assistant, les diacres et sous-diacres de chœur et d’honneur debout l’entourent, les plus hauts dignitaires du Chapitre s’étant avancés jusqu’au pied de l’autel.

      Alors montent les prestigieuses affirmations du triomphe du Christ et de son Église lancées par le chœur, reprises par la foule et s’amplifiant en de sublimes invocations au Sauveur, aux Apôtres, à la Vierge et aux Saints pour la paix, la vie et le salut du Pape régnant, des Évêques et du clergé, de la Patrie et des peuples chrétiens avant d’aboutir au cri trois fois répété d’un “Feliciter” allant crescendo pour s’achever sur un extraordinaire “Deo Gratias” !

Ci-contre : Mgr Martin au Trône Pontifical (Photo Robert Eude)
      

      Mais ce “ Christus Vincit”, ce “Christus regnat”, ce “Christus imperat” prenait d’autant plus de résonances sous les voûtes de la Trinité qu’il fut, il semble bien, composé par un moine de Fécamp. Il reprenait essor de son lieu d’origine et l’orgue, qui soutenait de ses puissants accords la munificente prière, n’était autre que celui de l’Abbaye des Moniales de Montivilliers, les filles de Sainte Hildemarque, première Abbesse de Fécamp !

 

      - “On n’oubliera plus ce chant” a eu raison d’écrire André Chardine.

     - Non plus que la ferveur populaire, ajoutait dans son compte-rendu un journaliste du Havre, on n’oubliera la haute ferveur chrétienne de cette messe, célébrée dans la pompe merveilleuse de la liturgie pontificale, long et fertile instant de communion chrétienne et de foi fervente, tout autant que précieux moment d’art musical. 

     Les moines de Saint-Wandrille que l’on ne peut ainsi entendre que par insigne privilège ont tissé l’irremplaçable ténuité du sublime chant grégorien, ont animé, par leurs voix si humblement fondues dans la gloire intemporelle d’un souffle divin, cette inoubliable messe.

 

      Avec leur Abbé, les moines avaient quitté en effet Fontenelle pour cette nuit-là. Ils réoccupaient dans le chœur la place séculaire de leurs frères bénédictins et leur présence imposait à l’esprit la pérennité d’une prière monastique qui brisée par la Révolution vibre pourtant toujours aux pierres de l’Abbaye bénédictine de Fécamp et, au-delà des pierres, dans l’éternité.
 

       La chorale groupée au grand orgue sur une tribune rouge et or, sous la direction de Jean Lemaitre, la foule qui emplissait à s’écraser les trois nefs, le transept, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, tout l’immense vaisseau rutilant répondait aux moines de Saint-Wandrille…
 

      Mais à l’Élévation, tout s’était tu. Plus de cloches à la volée, plus d’orgues, plus de neumes grégoriens, plus de voix… Rien qu’un long, doux et frémissant silence sur les vieilles pierres, les ors et les fronts courbés.
 

      À l’autel, sous la gloire du baldaquin, montait une Hostie blanche aux mains de l’Archevêque, successeur de saint Ouen, l’ami de Clotaire et du Bienheureux Waninge, fondateur de l’Abbaye de Fécamp, la même Hostie blanche contemplée depuis treize siècles à la même place et priée par d’autres foules de peuple, de seigneurs, de prêtres et de religieux mais perpétués en nous par le sang des parentés et la continuité par la foi au Christ.
 

      Alors rien n’est plus exact que cette notation du poète, témoin comme nous de cet instant : c’était bien “cette minute enveloppée de silence sur qui un moment de la solennelle histoire abbatiale était revenu se poser.

 Jehan le Pôvremoyne