FÉCAMP-FESTIF
Page créée le 09 novembre 2017


      Rodolphe Louis, en avril 1962 retrace quant à lui, quelques grandes heures de cette société :
 
     À une époque les sports compétitifs très en honneur actuellement et pratiqués par de nombreux adeptes, n’étaient pas encore connus, tout juste le football faisait-il son apparition outre-Manche. Cependant, dans quelques villes, la gymnastique était pratiquée, les jeux du cirque, notamment le trapèze, la barre fixe, ayant développé ce goût. Si l’appellation “culture physique” n’était pas encore à l’ordre du jour, du moins voyait-on dans la gymnastique un moyen de développer physiquement le corps humain et aussi le sens des réflexes.

     Ce sont ces considérations qui incitèrent quelques jeunes gens de l’époque à se grouper pour pratiquer la gymnastique dont les bienfaits étaient vantés.
Il fallait donner un nom à ce groupement qui, quelques mois plus tard, allait être légalement constitué. Celui de “Bois-Rosé” fut choisi en souvenir de ce vaillant capitaine qui surprenait et chassait les “Anglais” occupant la Côte de la Vierge, en se hissant le long de la falaise à l’aide d’une corde. Monter les 110 mètres était un véritable exploit que nos futurs gymnastes apprécièrent et nul choix du nom n’aurait été plus heureux.
Chacun était assidu aux répétions, car on voulait devenir de vrais “gymnasiarques” et participer aux concours organisés chaque année dans de grandes villes. C’est ainsi qu’à Dieppe, en 1888, Adrien Jeanne obtient le premier prix individuel en 1re division de l’Association de Normandie et la société les plus hautes récompenses.


     En 1893 M. Edouard Rouen, qui assume d’autres fonctions à la compagnie des sapeurs-pompiers, dont il deviendra ensuite le capitaine, cède sa place de moniteur à son adjoint, Adrien Jeanne, qui vient d’obtenir le premier prix aux cours pratiques du concours des Moniteurs.
1900 arrive. Ã l’occasion de la Grande Exposition Internationale, un grand concours de gymnastique a lieu à Paris. “Bois-Rosé” y participe et revient avec palmes et médailles accrochées à son drapeau. À la gare, à leur retour à Fécamp, une foule nombreuse fait aux valeureux gymnastes un accueil triomphal.
En 1904, M. Charles Verdier prend la direction de “Bois-Rosé”. Dans les fêtes locales et régionales, dans les concours, de nombreux succès sont enregistrés. Des soirées données à la salle du Val-aux-Clercs attirent un nombreux public. Ce sont de véritables séances de music-hall que nos gymnastes organisent. Trapézistes, barristes, fil-de-féristes font preuve de grande virtuosité.
La guerre de 1914 survient. La gymnastique pure est quelque peu abandonnée pour la préparation militaire, sous la direction de MM. Jeanne, Lebreton et Caumont, et d’un belge, M. Couet.



     Après la guerre sous la présidence de M. Henri Monnier, secondé par MM. Galissard et Paul Le Monnier “Bois-Rosé” connait une nouvelle activité. Elle participe aux concours fédéraux, à Nancy en 1919, à Nice en 1920, à Lille en 1921, à Evreux en 1922, à Rouen en 1923, à Clermont-Ferrand en 1924, à Strasbourg en 1925, à Lyon en 1926, à Corbeil en 1930, etc.

     Les divers moniteurs qui conduisirent notre société locale vers de nouveaux succès furent MM. Jeanne, Caumont, Wladimir Krouziaeff, Gaston Noël, Paul Baudoin, Grémont, Duchemin.

     C’est en 1949 que M. Jacques Mazoyhié devait présider aux destinées de “Bois-Rosé” et prenait comme moniteur M. Claude Noël. Tous deux aidés de quelques autres dévoués et anciens gymnastes, tels les Panchout, De Chanteloup, Noël père, s’efforcèrent de faire de “Bois-Rosé” une des plus belles sociétés régionales, malgré quelques grosses difficultés rencontrées sur leur route.

“Bois-Rosé qui logea d’abord dans une salle étroite du Val-aux-Clercs puis sous les halles, est maintenant dans ses “meubles” grâce à l’initiative de M. Jacques Mazoyhié, au concours financier de la Municipalité Couturier, et de quelques amis, le beau gymnaste de la rue Louis-Pasteur a pu être construit. Périodiquement, des concours de Normandie y sont organisés.[1]

     L’activité de “Bois-Rosé” est toujours aussi grande, malgré que la gymnastique, à laquelle on a adjoint l’éducation physique qui la complète, ait moins d’adeptes, le sport, sous toutes ses formes actuelles l’ayant quelque peu détrôné.

     Il n’en reste pas moins que chaque année, dans les fêtes locales et régionales, la participation de “Bois-Rosé” est très demandée et la valeur de ses membres appréciée. M. Claude Noël, qui fut plusieurs années un brillant champion de Normandie, continue la tradition de ses prédécesseurs, et son ambition est de faire triompher les couleurs fécampoises partout où elles sont représentées, et à lui aussi nous devons adresser nos félicitations pour son dévouement.

     “Bois-Rosé” a maintenant 80 ans, elle les porte allégrement, car ses actifs dirigeants ont toujours su lui insuffler un sang nouveau, par la modernisation de l’équipement de ses gymnastes, de son matériel, de son local, que bien des grandes villes envient.
Quatre-vingts ans, que de chemin parcouru, que d’efforts dépensés pour le développement physique et moral de notre jeunesse. Il y a encore de la route à faire ; en gymnastique comme dans tous les sports, le but n’est jamais atteint, il faut toujours aller plus loin, car après une génération c’est une autre qui monte et qu’il faut parfaire.

     Pendant huit lustres les dirigeants successifs de “Bois-Rosé” se sont attelés à cette tâche, faisons confiance à ceux actuellement en fonction pour la continuer.
Rodolphe Louis (Avril 1962 )      

[1] Ce “beau gymnase” détruit par un incendie en 2005, n’existe plus. Mais l’activité de Bois-Rosé se poursuit toujours dans la salle Jacques Mazoyhié reconstruite, rue Paul Doumer. NDLR
 
Diaporama-souvenir d'images des environs de 1930
Merci à ceux qui ont su les préserver
 


                                                                                                                                                                                                                    

                                                                                                                                RETOUR VERS LES SOCIÉTÉS