CAMP-FESTIF - 
Page créée le 18.01.2019
 

     Presse Locale et Régionale - août 1932.

 

La Journée du Souvenir Normand à la Mémoire des Anciens Moines de l’Abbaye

Au monument aux morts, à l’Hôtel-de-Ville, à l'Abbaye, le Banquet

     À onze heure trente, l’imposant cortège composé de tous les corps constitués de la ville et des sociétés locales, avec délégations et drapeaux, se met en marche et gagne la place Thiers, où un arrêt a été prévu au pied du groupe Sicard élevé à la gloire de nos armées.
 

    De splendides couronnes sont déposées en hommage de reconnaissance. Parmi celles-ci, on remarque celles offertes par la municipalité de Hastings et par les chapitres de Lincoln et de Norwich.
 

     Très dense, la foule suit avec intérêt les différentes phases de la cérémonie. La Lyre Maritime exécute le “Good save the king” et “La Marseillaise”. Puis c'est le retour à la Mairie par la rue Alexandre Legros.
 

Groupe Sicard” Monument aux Morts
de la place Thiers (actuellement du Général De Gaulle)  

    



À L’HÔTEL-DE-VILLE
 

      Une très brillante réception a lieu ensuite à l’Hôtel-de-Ville, où M. Robert Avenel, secrétaire général de la mairie se prodigue avec une exquise bonne grâce pour placer les personnalités françaises et étrangères qui ont assisté ou défilé, ainsi que les invités de la municipalité, auxquels un vin d’honneur va être servi, aux  tables, agréablement fleuries par les soins de M. Levicq, horticulteur.

      M. Couturier, conseiller général, maire, souhaite la bienvenue aux hôtes de Fécamp et dans un discours très applaudi, fait l’historique des événements qui ont motivé la belle fête d’aujourd’hui. Par un rapprochement tout de circonstance, il oppose ces deux dates que neuf siècles séparent : 1066 (la flotte de Guillaume allant vers l’Angleterre) – 1914, la flotte croisant devant les côtes normandes pour les protéger contre l’envahisseur, et veut tirer de cette union des deux pays un gage de paix pour l’avenir. 
      
Les vieilles pierres que vous nous apportez, dit-il en se tournant vers les représentants des chapitres de Lincoln et de Norwich, évoquent pour nous, l’époque à laquelle nos aïeux se livraient à leur goût des aventures et des expéditions lointaines. 

 

      Le Révérend Grimes, de Barcelone et Sir Tudor Hart, de Londres, répondent avec bienveillance et humour. Tous deux soulignent les bienfaits d’une paix civilisatrice. Après avoir rendu hommage à l’accueil si cordial de la municipalité fécampoise, les orateurs rappellent, non sans émotion les liens d’amitié qui nous unissent.

 

À L’ABBAYE 

      Une cérémonie religieuse, comme cela allait de soi, en pareille circonstance, avait été prévue pour midi, à l’Abbaye qui vit passer sous ses voûtes ces moines dont on rappelait le souvenir.

      Dans l’église décorée avec un goût parfait par M. Adam, au dévouement de qui personne ne fait appel en vain, l’assistance est nombreuse. Dans les stalles, à côté de M. Ormerode, maire d’Hastings, et de M. Couturier, maire de Fécamp, se pressent la grande majorité des personnalités que nous avons déjà mentionnées.

      M. le Chanoine Coruble, dans un prône approprié, rappela, lui, doyen de l’Abbaye, le rôle bienfaisant des moines qui suivirent Guillaume en Angleterre.

       Nos visiteurs purent se rendre compte aussi que nos orgues, sous les doigts habiles de M. Callet, savaient trouver des accents presqu’humains pour traduire les sentiments du peuple des fidèles se pressant dans le saint lieu et ils ne furent non moins charmés par la voix chaude et si émotive de Mme Lefebvre-Guillemain, que par le talent de M. Croquison, violoncelliste 

       Après l’évangile, M. le chanoine Coruble monte en chaire et, salue au nom du clergé fécampois, les personnalités religieuses et civiles. En peu de mots, mais avec un rare bonheur, le doyen de Fécamp résume les bienfaits de la civilisation monastique et exprime sa vive reconnaissance aux promoteurs de cette splendide journée.

LE BANQUET
 

      À 13 heures, un banquet d’une centaine de couverts réunissait dans la grande salle des fêtes du casino, aménagée et décorée pour la circonstance, d’une façon que nos anciens maîtres français n’auraient pas désavouée, par M. Mail, horticulteur, les invités du “Souvenir Normand” et de la municipalité fécampoise. Servi d’une façon impeccable par les soins de M. Basile, Propriétaire de l’Hôtel de la poste,  le banquet fit le plus grand bonheur à la renommée de notre cuisine normande.

      Nommer les assistants serait redire les noms déjà cités. De nombreux discours y furent prononcés et très applaudis.

      Disons que la plupart des sénateurs et députés de la Seine-Inférieure avaient envoyé des télégrammes de sympathie et leurs regrets de n’avoir pu venir à cause des fêtes et manifestations nombreuses qui se déroulaient hier un peu partout.

           Casino - la Grande salle des Fêtes - photo Louis Jourdain

 

        Cette page a été renseignée par : le Journal de Fécamp (Durand-imprimeurs) le Journal de Rouen ( Archives Départementales de la Seine-Maritime)